Comment bénéficier d’un surclassement dans l'aérien ? Vérification de la fiabilité des recettes proposées, entre offre commerciale clairement affichée et petites astuces prétendument imparables.
D’aucuns estiment que le must d’un voyage aérien, c’est de l’effectuer en Première. Ce n’est pas faux mais pas tout à fait complet. Le vrai graal, le nirvana indépassable, c’est évidemment le voyage en Première au prix de l’éco ! En d’autres termes, le surclassement, cette sorte de privilège mystérieux qui illumine le voyageur élu comme la grâce, le bienheureux.
Il faut bien distinguer deux types de surclassement. Le premier n’est rien d’autre qu’une offre commerciale, qui peut d’ailleurs être fort intéressante, mais qui, par cette caractéristique-même, perd une bonne partie de son charme – de sa magie, diraient certains. Magique ou non, il reste le plus sûr moyen de bénéficier d’un siège d’une classe supérieure à celle du siège acheté initialement, à un prix plus intéressant que si on avait directement acheté ledit siège dans la classe supérieure.
Yield
Qu’est-ce qui justifie, pour les compagnies, un tel mécanisme ? Trois choses, essentiellement. D’abord, le yield management (cet ajustement très fin des prix en fonction de la demande, dont les compagnies aériennes se sont fait une spécialité) qui veut qu’en-deçà d’un taux de remplissage des classes supérieures, il faut baisser la marge d’un siège pour augmenter les ventes et maximiser ainsi le profit.
La fidélisation, d’autre part : pour la plupart des compagnies, l’accès au surclassement est sinon réservé, du moins facilité aux détenteurs de cartes privilège et autres gros consommateurs de miles. Enfin, une dimension marketing n’est pas non plus à négliger : en donnant accès à des clients de classe éco à des classes supérieures à un moindre coût, les compagnies aériennes souhaitent mettre en avant leur qualité de service supérieure, « faire rêver », en bref : que le choix du client s’affranchisse un peu du seul critère financier. Dans un contexte d’ultra-concurrence à base de low-cost et de sites comparatifs, c’est important pour les compagnies qui se veulent les plus prestigieuses.
Georges-Etienne se sert un scotch
Le deuxième type de surclassement a pour toile de fond la survente, surbooking en bon français, cette pratique qui consiste à vendre en toute légalité plus de sièges que l’appareil n’en contient. Au cas où les statistiques de désistement de la compagnie s’avèrent inexactes, un surclassement du « passager de trop » serait possible ? Oui… Ou non. Mais si oui, qui et pourquoi ? Là, on tombe dans une totale opacité. On peut d’ailleurs noter qu’en vue de la préparation de cet article, plusieurs compagnies ont été sollicitées. Elles furent très loquaces sur la partie visible de leurs surclassements, celle que chacun peut trouver sur leur site internet, et ont dénié la main sur le cœur l’existence d’un mécanisme plus underground… En tout cas chez elles, sous-entendu pas forcément chez les concurrentes… C’est bien sûr ce surclassement-là qui fait fantasmer, celui qui ne relève pas d’un simple achat mais bien de la chance, de la débrouille, de la combine et qui n’arrive qu’aux autres, appelons-les Georges-Etienne.
Cet apéro avec Georges-Etienne s'annonçait sympa… Jusqu’à ce qu’il vous narre ses nombreuses expériences de surclassement, tant lors de voyages professionnels que leisure. Pourquoi lui et pas vous ? Mais est-ce vraiment la bonne question ? Ne faudrait-il pas plutôt se demander si Georges-Etiennes n’enjolive pas un peu la réalité ? Ou, comme dirait votre aînée, s’il n’est pas un gros mytho ? A voir…
Cette semaine, prenons donc l’apéro avec Georges-Etienne…
- Du 1er au 3ème verre de scotch, Georges-Etienne sait s’y prendre ou les politiques commerciales du surclassement
- Après le 3ème verre, Georges-Etienne est un gros mytho ou les faux bons plans du surclassement