Surclassement (2/3) – Plans crédibles

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Continuons de prendre notre apéro avec Georges-Etienne qui nous raconte ses plans "surclassement dans l'aérien". Pour l'instant, ce sont ses premiers verres et c'est plutôt crédible.

« J’ai acheté mon billet avec du cash et des miles » 

CREDIBLE

Georges-Etienne n’en est qu’à son premier scotch ; sa voix est claire, son propos, cohérent. Comme déjà dit, des offres de surclassement sont aujourd’hui proposées par la plupart des compagnies. Cette politique de yield management s’accompagne généralement d’une stratégie de fidélisation auprès des clients fréquents ou à haute contribution. Le surclassement peut s’obtenir quelques jours avant son départ, voire lors de l’enregistrement à l’aéroport, et même… à bord de l’appareil. Il peut être réglé en cash ou en miles. La nouvelle politique d’Air France en la matière fournit un exemple concret de ces caractéristiques : le prix du surclassement est fixe, nonobstant le nombre de sièges disponibles dans la classe souhaitée… sauf pour les membres Flying Blue qui bénéficient de plus de flexibilité. D’autre part, ceux-ci payent un prix qui se décline en 5 niveaux en fonction du pourcentage de cash par rapport aux miles : 0 % cash et 100 % miles, 25 % cash, 50 % cash, 75 % cash, 100 % cash ! 

 

« J’ai dit je donne tant, il m’a dit tope-là ! » 

CREDIBLE

Même s’il a tendance à présenter les choses d’une façon un peu lapidaire, là encore, la crédibilité de Georges-Etienne atteint un bon niveau. Il s’agit d’une offre commerciale comparable à la précédente puisque c’est toujours ce fameux yield management qui mène la danse, mais avec une méthodologie différente : ce ne sont plus des algorithmes qui déterminent le meilleur équilibre entre prix et demande mais les clients qui sont invités à faire une offre (d’argent) à la compagnie pour obtenir leur demande (de surclassement). Une sorte de rêve pour économistes supporteurs de l’équilibre général des marchés ! Lufthansa et Etihad, entre autres, poussent le système plus loin en proposant de participer à des enchères. En réalité, même sans connaître la cuisine interne du système d’offres spontanées, on se doute qu’il relève aussi de l’enchère. Alors pourquoi rendre visible ce qui se déroule en fait de façon dissimulée ? Pour la même raison que la présence de cette jeune personne qui  vous propose une dégustation de jus d’orange en tête de gondole du rayon liquide de votre hypermarché : pour créer de l’animation commerciale, bien sûr ! (et générer du clic sur le site de la compagnie, ça ne gâche rien). 

 

« Je lis mes spams tous les jours » 

CREDIBLE

Avec le scotch, les NTIC sont la grande passion de Georges-Etienne. D’autant qu’au moins la moitié de ses nombreux surclassements, il les doit à des ventes promotionnelles dont bénéficient les abonnés des newsletters des compagnies. Il est vrai que certaines compagnies sont coutumières de ce type de ventes flash, qui portent d’ailleurs bien leur nom : il faut être ultra-réactif pour en bénéficier…  

 

 « J’ai repoussé mon départ de 24 heures » 

CREDIBLE

Alors qu’il a désormais pris l’initiative de se servir lui-même de votre scotch, Georges-Etienne prétend qu’un jour, à cause du surbooking, 4 passagers étaient en trop sur son vol long-courrier. La compagnie encouragea des personnes à repousser leur départ au lendemain, moyennant une nuit d’hôtel et une compensation financière de plusieurs centaines d’euros. Il accepta à condition que son vol du lendemain soit en plus surclassé, ce qui fut fait. Vu le culot de GE, c’est crédible. Mais vu l’intérêt de la compagnie, ça l’est aussi. Si la compagnie ne trouve pas ces volontaires, le couperet tombe sur les 4 derniers enregistrés sans dédommagement et avec une chambre au Formule 1 du coin pour se morfondre. Pas bon pour l’image… 

 

Cette semaine, nous prenons donc l’apéro avec Georges-Etienne…