A l’occasion du Grand Live du Voyage d’affaires organisé par CDS Group, plusieurs experts ont réagi à la publication du baromètre de l’hôtellerie d’affaires.
L’année 2024 restera une année exceptionnelle en terme de visibilité grâce aux Jeux Olympiques de Paris mais, pour le secteur hôtelier, les résultats sont en demi-teinte. Après une premier trimestre en berne, puis un été marqué par une hausse de la fréquentation et enfin, un retour des voyageurs au dernier trimestre, 2024 n’égale pas le taux d’occupation record de 2023. « Sur l’année, on enregistre un taux d’occupation qui recule de 2% à Paris et l’hôtellerie reste encore tirée par la dynamique du Loisirs plus que la clientèle Corporate, même si cette dernière revient en force lors du dernier trimestre », commente Vanguélis Panayotis, Président de MKG Consulting.
Vanessa Heydorff, Directrice Générale France chez Booking.com, ajoute que 2024 aura été l’année de la stabilisation des prix, avec un tarif moyen de 274 euros à Paris (+1%), 161 euros à Lyon (-2%) et 150 euros à Bordeaux (-2%). « En France, nous avons atteint un plafond de verre au niveau des prix après deux années marquées par une forte inflation. Le seuil d’acceptabilité des entreprises est à son maximum et les hôteliers n’ont d’autre choix que de stabiliser leurs tarifs », explique le président de MKG Consulting. Pour Ziad Minkara, PDG de CDS Group, l’inflation est terminée, maîtrisée et l’offre est aujourd’hui plus flexibles. Il ajoute : « Cette période post-Covid a permis aux hôteliers de gagner en flexibilité pour la clientèle corporate. Elle a été riche en enseignements ». En détail, la durée des séjours pour les business travelers est en moyenne de 1,8 jour et le prix moyen de 130 euros par nuitée.
Une restructuration de l’offre hôtelière
Le patron de CDS tient à préciser que, si les prix corporates se stabilisent, la qualité de l’offre également. Vangélis Panayotis analyse : « Nous sommes au début d’une ère de la restructuration de l’offre. Au-delà d’un bon rapport qualité-prix, il faut que les services répondent à des attentes plus élevées de la part des clients et les hôteliers vont devoir se confronter à cette réalité. Certains se retireront et d’autre étendront leur réseau. » Des propos que confirme Philippe Mettey, Vice Président Ventes et marketing Europe chez The Ascott : « Notre stratégie se base sur la rénovation et le repositionnement de certains de nos établissements. Si la qualité de notre offre se dégrade, le couperet tombe très rapidement avec une baisse des réservations et des commentaires en ligne négatifs ». Une atteinte à la e-réputation des établissements qui, comme le rappelle Vanessa Heydorff, peut avoir un impact direct sur les PVE des entreprises : « Les entreprises scrutent très attentivement les scores des hôtels sur notre plateforme. Si un établissement a une note moyenne trop basse, il sort ».
Des projections optimistes mais…
Pour 2025, tous s’accordent à dire que les projections sont optimistes mais que les contextes économiques et politiques instables ne permettent pas de les certifier. Les hôteliers devront faire preuve de résilience et les entreprises devront plus que jamais faire attention à la maîtrise des coûts et à la sécurité. Selon Ziad Minkara, ceux qui réussiront à tirer leur épingle du jeu seront les acteurs qui réussiront à allier innovation technologique, durabilité et flexibilité.