Bataille du rail (2/2) – Une attente de PVE plus offensives

0
351
Bataille du rail (2/2) - Une attente de PVE plus offensives
(Ph. AdobeStock)

Une enquête réalisée par Opinion Way et Corporate Mobilities fait le point sur les PVE “pro-train” et met en exergue l’attente de propositions plus ambitieuses dans ce domaine de la part des voyageurs.

Dans un premier article consacré à cette étude, il ressortait que les voyageurs d’affaires plébiscitent le train… Rappelons quelques chiffres frappants : plus de 80% d’entre eux sont favorables à des politiques de voyages (PVE) qui imposent le train jusqu’à 4 heures de trajet (et ils sont encore majoritaires jusqu’à 8 heures !) Et autour de 80%, en fonction des items, considèrent qu’en train, ils sont plus productifs, mieux à même de communiquer, moins stressés… que dans d’autres types de transports.

> Lire aussi : Bataille du rail (1/2) - Les voyageurs d’affaires sur le front 

Avec un tel plébiscite, c’est sans surprise que le reste de l’enquête atteste d’un hiatus entre les PVE sur ce sujet du ferroviaire et ce qu’en attendent les voyageurs…

Ce que font les entreprises

Selon la moitié des 510 voyageurs répondants, leur entreprise, quelle que soit sa taille, déploie des initiatives visant à limiter les émissions carbone de leurs déplacements d’affaires. La même proportion déclare que leur entreprise a mis en œuvre le plan de sobriété énergétique gouvernemental qui demande aux entreprises d’utiliser par défaut le train pour les trajets allant jusqu’à 4 heures. 

Rappelons que l’étude porte sur des voyageurs d’entreprises de 250 salariés au minimum. Même si l’enquête ne le fait pas, on peut s’étonner que, pour des structures de cette taille (et les moyens d’information, financiers, organisationnels… qu’elle suppose), ce ratio soit si bas. 

Davantage dans le détail :  

  • 36% des voyageurs déclarent que leur entreprise a mis en place une politique qui privilégie l'usage de modes de transport économes en énergie, en CO2 (train)
  • 32% des voyageurs déclarent que leur entreprise a mis en place des systèmes permettant de connaître la durée totale du trajet, de porte-à-porte et y compris les exigences d'être à l'avance, pour pouvoir comparer les modes de déplacement
  • 28% des voyageurs déclarent que leur entreprise a mis en place des systèmes permettant de choisir entre différentes alternatives de déplacement en fonction du coût global, du bilan carbone et du temps de voyage porte-à-porte de chaque déplacement 
  • 24% des voyageurs déclarent que leur entreprise utilise un budget carbone. 

Ce qu’attendent les voyageurs

“Un train nommé Désir”, ce pourrait être le titre des data à suivre, qui décrivent les attentes des voyageurs en termes d’incitations, de la part de leur employeur, pour privilégier le train. Qu’est-ce qui les inciteraient à prendre plus souvent le train comme mode de transport pour leurs déplacements ?...

  • Pouvoir disposer d’un budget de déplacement “train” plus important (82% de “très intéressé” et “plutôt intéressé”). 
  • Pouvoir voyager en première classe (77%). 
  • Pouvoir voyager en train même si le trajet est plus cher (73 %).
  • Pouvoir réserver facilement un billet unique pour des voyages transfrontaliers en train (86%).

Notons que cette dernière proposition est à part : elle ne dépend pas - loin s’en faut - de la seule volonté des entreprises. Bonne nouvelle : des associations professionnelles, telles que BT4Europe (dont le membre français est l’AFTM), militent en ce sens.

> Lire aussi : BT4Europe : "Voyager entre pays européens comme on voyage entre états américains"

Le cercle de la vertu

Par souci de clarté, nous avons décliné les principaux résultats de l’enquête en distinguant ce que font les entreprises de ce que les voyageurs souhaitent en terme de PVE “train”. Il ne faudrait pas que cette présentation apparaisse en trompe-l'œil : il s’agit bien d’une dialectique, pas d’une dichotomie. On peut en effet supposer que plus les attentes des voyageurs sont fortes, plus les travel managers sont incités à faire évoluer leur PVE dans le même sens.

Le mouvement inverse est vrai aussi; et là, on sort du champ de la spéculation pour retourner à l’enquête qui révèle que “les résultats des voyageurs travaillant dans ce type d’entreprise (ayant une politique de mobilité responsable, un plan de sobriété énergétique, des objectifs de réduction de CO2 ou un budget carbone, ndr) sont systématiquement supérieurs de 8 à 10 points aux résultats totaux sur le recours au train comme moyen de transport par défaut, et ce quelle que soit la durée de trajet ou l’établissement d’un budget carbone.” 

Pour retrouver les résultats de cette enquête à propos de l’avis des voyageurs d’affaires sur le train, c’est ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici