Aérien, la rentrée en pente douce (1/4) – Air France

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Aérien, la rentrée en pente douce (1/4) - Air France

Incertitudes sanitaires, hypothétiques contraintes gouvernementales, clients à réassurer, les compagnies aériennes devraient continuer à payer les conséquences de la pandémie. La reprise se fait donc avec prudence, pour Air France, comme pour toutes ses concurrentes.

Le fait d'opérer à partir d'une zone où le pic pandémique a été atteint parfois depuis plusieurs mois (comme l'Asie ou l'Europe) ne prémunit pas des conséquences d'un virus avec lequel, il faudra encore "apprendre à vivre", comme le disait il y a quelques mois l'ancien Premier ministre Edouard Philippe. Air France en a fait l'amère expérience dernièrement avec la remise en place d'une quatorzaine au Royaume-Uni pour les passagers en provenance de France.

Prudence

Dans ce contexte, Air France va redéployer ses liaisons avec prudence. Fin septembre, ce seront environ 50 % d'entre elles qui seront de nouveau proposées. Signe de l'optimisme très modéré de la compagnie, un mois plus tard, elles n'atteindront que 60 % des créneaux habituels.

"Nous avons opté pour une réouverture du réseau à fréquence aménagée", explique un porte-parole. Comprendre : c'est le nombre de destinations qui est privilégié plutôt que la fréquence. De fait, si seuls 60 % des vols seront assurés fin octobre, 170 destinations, soit 85 % du réseau, seront desservies.

Retour à Orly

Autre motif de modification des plans de vols de la compagnie française : le retour dans leur aéroport d'origine des vols d'Orly délocalisés à Roissy durant le fermeture du hub sud-parisien (rouvert le 26 juin dernier). Ce rapatriement est en cours. Depuis lundi 24 août, les navettes reliant Toulouse et Marseille y sont de nouveau assurées. Le 31 août, on y redécollera pour les DOM. Il faudra attendre octobre pour que les liaisons new-yorkaises reprennent.

Mais ce plan de vols est annoncé comme "évolutif" : "On est amené à modifier des vols, voire à en annuler, en fonction des mesures gouvernementales prises pour raisons sanitaires. Ce fut par exemple le cas lors de la remise en place de la quarantaine au Royaume-Uni". Sur les vols à forte fréquence, les voyageurs pourront donc voir leurs horaires de vols modifiés ; pour les destinations à moindre fréquence, voire, en cas de fermeture de frontières actuellement ouvertes, Air France appliquera une politique d'avoirs remboursables. Pour pallier toutes déconvenues, la compagnie a retiré de la vente son offre "light", ces billets ni remboursables, ni échangeables.

Corpo

Enfin, après la cession estivale, c'est bien évidemment le type de clientèle qui va infléchir la politique de reprise d'Air France. Ainsi, les salons d'aéroport rouvrent les uns après les autres. C'est déjà le cas pour ceux de Paris CDG, Orly, Bordeaux et Nice pour la France métropolitaine ; Cayenne, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre et Saint-Denis de La Réunion pour les DOM ; Berlin, Londres, Munich et Stuttgart pour l'Europe ; Boston, Chicago, New York JFK pour les Etats-Unis ; Douala (Cameroun) pour l'Afrique.

Où en sont, pour l'heure, l'état des réservations pour cette rentrée ? "Nous ne communiquons pas ces chiffres. C'est une période de concurrence tendue, tout le monde se scrute". Après deux premiers trimestres 2020 où le nombre de passagers avait chuté, respectivement, de quelque 62 et 95 %, la compagnie espère un dernier semestre moins mauvais. A cette fin, le transporteur fait valoir ses garanties en termes de modification ou de remboursement de billets et son intransigeance en termes sanitaires pour réassurer ses clients. Mais la décision de voyager ne lui appartient pas.

A paraître :

  • Lufthansa
  • Emirates
  • British Airways