Manque de personnel : la situation se dégrade dans de nombreux aéroports

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Londres-Gatwick, Amsterdam-Schiphol, Francfort, Roissy, Orly, Montréal-Trudeau… de nombreux aéroports peinent à recruter du personnel. Sur ces plateformes, les passagers doivent déjà, bien souvent, s’armer de patience. Et la situation pourrait bien s’aggraver encore cet été.

La levée des restrictions sanitaires, l’envie et parfois aussi le besoin de re-voyager, créent depuis quelques semaines un afflux de voyageurs dans les aéroports. Or, ceux-ci peinent à recruter et remplacer les employés qui les ont quitté, volontairement ou pas, pendant la pandémie. Ce manque de personnel associé au surcroit de travail suscite bien souvent une vive colère chez des employés débordés. Les syndicats montent déjà au front. Le cas le plus emblématique est celui d’Amsterdam (lire notre article A Amsterdam Schiphol, le chaos avant une grève de grande ampleur ?) où plane la menace d’un conflit de grande ampleur.

L’aéroport amstellodamois est loin d’être le seul concerné. La branche branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe) a d’ailleurs alerté récemment sur les risques d’engorgement des aéroports partout en Europe. EasyJet a annoncé ces jours-ci qu’elle allait annuler plus de 200 vols au cours des dix prochains jours en raison de perturbations dans les aéroports britanniques liées au manque de personnel, notamment au départ de Londres Gatwick. De nombreux autres aéroports britanniques sont confrontés à cette même difficulté pour recruter.

L’inquiétude est vive également en France, où les aéroports peinent à embaucher notamment sur les postes d’inspection filtrage (contrôle de sécurité, ndr) et à trouver des profils de « techniciens de maintenance » (tri de bagages). Selon CDG Alliance, 3000 postes seraient ainsi à pourvoir à Roissy et 1 000 à Orly. Idem en Allemagne, où l’aéroport de Francfort cherche à recruter 1 000 personnes. Et le problème n’est pas qu’européen. Au Canada, la patience des voyageurs est aussi mise à rude épreuve à Montréal-Trudeaux, avec des douanes saturées et jusqu’à trois heures d’attente à l’arrivée avant de pouvoir enfin sortir de l’aéroport. La situation serait pire à Toronto (Pearson) et Vancouver…

Gérer ce problème de pénurie de personnel est un vrai casse-tête Les voyageurs sont bien souvent invités à se rendre à l’aéroport au moins trois heures avant le décolage de leur vol. Les compagnies aériennes, telle KLM à Amsterdam, sont contraintes d’annuler des dessertes. Et ces derniers jours, la compagnie néerlandaise a du suspendre la vente de billets au départ de Schiphol, proposant aussi à ses passagers devant voler sur ses lignes des solutions pour modifier leur programme. Les compagnies aériennes sont en outre soumises à une autre difficulté, celle de recruter assez de pilotes et PNC (hôtesses et stewarts). C’est notamment le cas aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Ainsi, easyJet a déjà annoncé qu’elle allait retirer de la vente des sièges dans ses avions cet été. Certains appareils décolleront avec 150 passagers à bord au lieu de 156 en temps normal, ce qui permettra à la low-cost britannique de voler avec 3 membres d’équipage au lieu de 4.