Durant la présentation de son bilan 2024, le groupe SNCF s’est exprimé sur sa stratégie de développement à l’international et sur l’arrivée de la concurrence en France.
Des résultats satisfaisants et des investissements records pour moderniser le réseau ferroviaire, voici, dans les grandes lignes, ce qu’il fallait retenir de la conférence de presse de la SNCF. Mais au-delà de son bilan financier, Jean-Pierre Farandou est revenu sur un sujet qui intéressait particulièrement la rédaction de DéplacementsPros : l’ouverture à la concurrence et l’arrivée de nouveaux entrants. « Je milite en faveur d’un système ferroviaire français ouvert, mais je souhaite que SNCF Voyageurs résiste à la concurrence. Nous acceptons de perdre, mais nous avons des coûts fixes importants, donc il faut également gagner, sinon cela risque de se compliquer pour nous à l’avenir », confie le PDG.
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5 appels d’offres remportés sur 8
Récemment, l’opérateur ferroviaire a remporté l’appel d’offres sur les lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon, au détriment du nouvel acteur Le Train. « La concurrence est là, elle se renforce et, sur le TGV, elle se prépare très sérieusement. Le paysage ferroviaire français évolue et cette concurrence va s’accroître dans les prochaines années, donc il faudra être attentif » ajoute-t-il.
Concernant la gestion des lignes moins rentables, selon le dirigeant, il faut prendre en compte le fait que « le déficit d’exploitation est aujourd’hui à la seule charge de la SNCF. Demain, il faudra partager cette contrainte avec nos concurrents pour assurer un meilleur maillage du territoire ». Sans donner davantage de précision, Jean-Pierre Farandou assure que des « solutions commencent à émerger et des discussions s’engagent sur le sujet ».
Cap sur l’Espagne et l’Italie
A l’étranger, le groupe SNCF mise sur ses marques communes et la coopération avec des pays comme la Suisse (Lyria), la Belgique (Eurostar/ex-Thalys) ou encore le Royaume-Uni (Eurostar). Au sud, elle rappelle qu’elle est déjà présente en Espagne avec ses TGV OUIGO, entre Madrid et Saragosse, ou Barcelone et Valence. « Pour le moment, nous faisons le choix d’arriver avec notre offre low cost, car il y a une place à prendre sur ce marché et nous savons que nous sommes bons là-dessus. Détenir des rames à double niveau est un véritable avantage concurrentiel et nous sommes, pour le moment, les seuls », ajoute-t-il. En Italie, l’opérateur français réfléchit à se positionner sur des lignes TGV, mais « cela reste un projet, il faut être certain que nous y gagnerions financièrement, sinon cela ne vaut pas le coup ».
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Enfin, Jean-Pierre Farandou confirme que les premières livraisons des rames TGV M se feront début 2026. En phase d’homologation, Alstom effectue de nombreux tests et s’apprête à ouvrir une nouvelle ligne de montage pour rattraper son retard et livrer les 115 rames d’ici fin 2032, comme prévu initialement.