SNCF, Bretigny n’était pas un accident « imprévisible »

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Alors que la justice écoutait ce 9 mai les victimes de la catastrophe de Brétigny qui avait fait 7 morts en juillet 2013, le Parisien révèle que la catastrophe n’était pas "un accident imprévisible", comme le disait la SNCF, mais la conséquence d'une suite d’erreurs, dont la première serait liée à la conception même de la gare.

Selon des experts ferroviaires, ce défaut de conception avait été évoqué dès 1991. En interne, les cheminots affirment encore aujourd’hui qu’il "a fallu un accident pour que l’on se rende compte de la vétusté de certaines lignes et de nombreux matériels". Autres points noirs, toujours selon le Parisien, les opérations vitales de maintenance auraient été négligées. Ce qu’avait déjà contesté SNCF quelques semaines après l’accident.

Sur les réseaux sociaux fréquentés par les cheminots, Brétigny est loin d’être le fruit du hasard. Beaucoup soulignent que le manque de moyens "ne permet plus d’avoir un regard sécuritaire dans les règles de l’art ". Pour Maître Chemla, l’avocat de l’Association des Victimes de Brétigny, qui a été très présent sur toutes les chaines d’info continue ce 9 mai "Seule la vérité doit être de mise pour permettre aux victimes de se reconstruire et faire en sorte que cet accident ne se reproduise plus ".

SNCF a toujours contesté l’interprétation de la fameuse fissure détectée en 2008 sur l’aiguillage mis en cause après l’accident. Mais les experts maintiennent leurs affirmations même si les fiches d’incident sont absentes ou incomplètes. Seule certitude aujourd’hui selon les victimes: "SNCF n’a pas dit toute la vérité et possède des informations que la justice ne connait pas ". Toujours la même question en suspens : le transporteur a-t-il voulu cacher des faits compromettants ? Pas certain que la justice parvienne à faire toute la lumière sur cet accident auquel, d'évidence, beaucoup s'attendaient.