Alitalia, des inquiétudes et de la colère

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La presse transalpine évoque depuis quelques jours un plan « secret » de restructuration que devrait mettre en œuvre Etihad ces prochains mois. L’objectif d’un milliard d’euros d’économie pour 2019 passerait par des suppressions d’emplois et de lignes. Pour le mouvement "5 étoiles", ce projet "vise à détruire une compagnie qui fait la fierté des italiens".

Côté syndicats, l’inquiétude est palpable même si la direction de la compagnie a repoussé la date d’adoption du plan stratégique de relance. En plus de la suppression des code-share avec Air-France et KLM, elle se contente pour l’heure d’un simple reliftage de ses lignes en supprimant les liaisons entre Regio de Calabre et Milan, Rome et Turin. Une soixante de vols sont ainsi annulés sans pour autant pénaliser l’activité long courrier d’Alitalia, indispensable à son actionnaire Etihad.

A Abu Dhabi, on étudie très attentivement les recommandations livrées par le cabinet Roland Berger mandaté pour analyser la situation réelle de l’entreprise. L’objectif de supprimer 2.000 emplois reste d’actualité, tout comme la refonte de la direction du groupe italien. Reste à savoir quelle sera le montant de la somme investit pour la relance. Cramer Ball, le patron d’Alitalia reconnait que les enjeux sont de taille mais se veut rassurant avec des résultats qu’il juge "prometteurs pour le début de l’année".

Les salariés promettent le pire si des licenciements secs sont engagés avant l’été. "Ce que nous en tendons aujourd’hui ne passe pas au sol comme chez le personnel naviguant", précise Nino Cortorillo, le secrétaire général du syndicat Filt Cgil, "Pour se développer et se relever, il faut de l’ambition sociale et une réelle stratégie". Réponse dans quelques jours.