Brexit : Londres durcit le ton pour les compagnies aériennes

115

Ce n'est pas la première fois que les compagnies aériennes s'inquiètent des conséquences concrètes du Brexit, mais Londres avait rarement été aussi clair : les compagnies aériennes britanniques et de l'Union européenne perdront automatiquement le droit de voler vers le territoire de l'autre partie si la Grande-Bretagne quitte le bloc sans un accord de séparation, a averti le gouvernement lundi, ce qui signifie que les vols pourraient potentiellement être bloqués. Les prochaines semaines permettront de savoir si les voyageurs d'affaires devront préférer le train...

Le Brexit va t-il réorganiser le ciel européen ? EasyJet a déjà intégré des bases en Europe, Ryanair (irlandaise) aussi, en revanche British n'a pas officiellement anticipé un Brexit dur, même si le siège de sa holding IAG est à Madrid. Il reste que le ton politique se durcit et Londres a officiellement souligné lundi que "Si le Royaume-Uni quitte l'UE en mars 2019 sans accord, les compagnies aériennes britanniques et européennes titulaires d'une licence perdront automatiquement le droit d'exploiter des services aériens entre le Royaume-Uni et l'UE sans demander une autorisation préalable".

Les droits de vol à destination et en provenance de l'Union européenne et à l'intérieur de celle-ci, ainsi qu'entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, sont actuellement couverts par des accords "Ciel ouvert" à l'échelle européenne, mais cet arrangement est compromis par le Brexit. Dans son dernier avis de non-acceptation de la position européenne, le gouvernement a déclaré lundi que les avions seraient cloués au sol parce que les licences aériennes délivrées par l'UE ne seraient pas valides et que les compagnies aériennes devraient "demander des autorisations individuelles" pour opérer avec leurs États respectifs.

Le gouvernement espère conclure avec l'UE un accord "sans concession" pour maintenir les vols dans les airs, indique le rapport publié à Londres, soulignant que "les compagnies aériennes sous licence de l'UE perdraient la capacité d'opérer entièrement au Royaume-Uni (par exemple de Heathrow à Edimbourg) et les compagnies aériennes sous licence du Royaume-Uni perdraient la capacité d'exploiter des services aériens intra-UE (de Milan à Paris)".

Cela affecterait également les vols au départ de l'Europe vers le Royaume-Uni et les compagnies aériennes américaines qui se connectent à l'Europe par l'intermédiaire de compagnies partenaires britanniques telles que British Airways.

Geste de bonne volonté, le gouvernement affirme qu'il accorderait aux compagnies aériennes de l'UE la permission d'atterrir dans les aéroports britanniques et espère que les États membres feront de même. "Il ne serait dans l'intérêt d'aucun pays de l'UE ni du Royaume-Uni de restreindre le choix des destinations qui pourraient être desservies, mais si ces autorisations ne sont pas accordées, certains vols pourraient être perturbés", écrit le gouvernement.

Le gouvernement affirme qu'il n'y aurait pas de perturbation du contrôle de la circulation aérienne dans l'espace aérien britannique puisque cela est garanti par les conventions internationales.