British Airways dénonce l’aide du gouvernement Johnson à Flybe

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Le coup de pouce fiscal du gouvernement britannique à la compagnie aérienne Flybe, au bord de la faillite, suscitent de vives critiques. En chef de file des mécontents, British Airways.

Ce sera peut-être le dernier combat de Willie Walsh, qui doit quitter ses fonctions de DG de British Airways et PDG d’IAG au printemps prochain. Suite à l’annonce du gouvernement britannique de venir en aide à la compagnie régionale Flybe, au bord de la faillite, il s’est empressé de déposer une plainte ce mercredi 16 janvier auprès des régulateurs de l’Union européenne, qualifiant cet accord de « mauvaise utilisation flagrante des fonds publics » en direction d’une entreprise « mal gérée ».

Un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson a rejeté les allégations du patron d’IAG, assurant que l’aide du gouvernement à Flybe n’était pas en contradiction avec les règles de l’Union européenne.

La veille de cette plainte, Flybe avait été maintenu à flot par la décision du gouvernement de réviser une taxe sur les billets d’avion. En étendant cette mesure à l’ensemble du secteur aérien britannique, le gouvernement de Boris Johnson espère précisément se trouver en conformité avec les règles de l’UE en matières d’aides d’Etat aux entreprises.

Le recours de Willie Walsh a donc peu de chances d’aboutir. En vertu des règles européennes, les gouvernements sont autorisés à accorder des aides d’État, mais uniquement avec l’approbation de la Commission européenne. La Commission a déclaré mercredi qu’elle était disposée à discuter de Flybe avec le gouvernement britannique.

Alors que la Grande-Bretagne doit quitter l’UE le 31 janvier, elle entrera ensuite dans une phase de transition de près d’un an au cours de laquelle elle continuera à se conformer aux règles de l’UE.

Dans toute l’UE, les compagnies aériennes ont toujours été de grands bénéficiaires d’aides d’État. lA ce titre, ‘Italie a récemment promis 400 millions d’euros supplémentaires à Alitalia alors même que l’UE continue d’enquêter sur son dernier prêt de 900 millions d’euros. 

Mais les critiques de cet interventionnisme ne viennent pas de la seule British Airways. EasyJet, autre compagnie britannique, a pour sa part estimé dans un communiqué que « les contribuables ne devraient pas être utilisés pour renflouer des entreprises indépendantes, particulièrement lorsqu’elles sont adossées à des sociétés très bien financées ».

Sur le front politique, le gouvernement est accusé par les Travaillistes de faire un cadeau de 3,7 milliards de livres (4,3 milliards d’euros), montant attendu de la taxe ajournée, au milliardaire Richard Branson, l’un des propriétaires de Flybe.

Les défenseurs de l’environnement ont quant à eux dénoncé une mesure en contradiction avec les objectifs affichés du gouvernement d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.