Alitalia : l’État italien sur le pont, appel à la grève vendredi

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Le gouvernement italien a annoncé un nouveau prêt-relais de 400M€ pour assurer la continuité de l’activité de la compagnie, modifie sa gouvernance et s’emploie à boucler le tour de table. Les syndicats appellent à la grève ce vendredi.

Alitalia a connu une nouvelle période trouble ces derniers jours, avec la valse hésitation d’Atlantia. Le groupe de BTP contrôlé par la famille Benetton (exploitant des aéroports de Rome) a laissé entendre qu’elle se retirait des discussions sur la constitution du futur tour de table de la compagnie italienne, avant de faire volte-face. Atlantia, de même que les chemins de fer italiens (Ferrovie dello Stato), conditionnent leurs participations à celle d’un partenaire industriel. Delta Air Lines et Lufthansa sont intéressées.

L’État italien réaffirme dans le même temps sa volonté de sauver le transporteur transalpin. Le gouvernement a annoncé la semaine dernière un nouveau report, au 31 mai prochain, de la date limite pour constituer le tour de table – auquel ferait partie également le Ministère italien de l’économie et des finances – et sauver ainsi la compagnie italienne. Le Trésor public italien a par ailleurs débloqué un nouveau prêt-relais de 400M€ pour maintenir l’activité du transporteur encore plusieurs mois. La situation d’Alitalia est très dégradée ; elle perdrait 715 000 euros par jour d’après un récent article du Corriere della Sera, plutôt deux millions selon les calculs d’un professeur de l’Université Bocconi de Milan.

Le transporteur et le gouvernement italien sont en outre suspendus au délibéré d’une enquête de la Commission européenne sur l’éventuelle illégalité d’un prêt accordé par l’État italien à la compagnie, de 900M€, effectué en 2017 et converti pour partie en capital. Le gouvernement a par ailleurs confirmé le départ des trois commissaires qui géraient la compagnie, et leur remplacement par l’avocat Giuseppe Leogrande.

Les syndicats, lassés par les coupes sombres, ont pour leur part annoncé une nouvelle grève pour ce vendredi 13 décembre, et réclament une nationalisation d’Alitalia. Lufthansa, l’une des compagnies susceptibles de rejoindre son futur tour de table, est pourtant ferme : le transporteur italien devra rompre avec sa gestion actuelle et réduire drastiquement ses effectifs…