Les compagnies américaines partagées entre optimisme et pessimisme.

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Entre l'annonce faite par United de l'achat de 50 Airbus et Boeing, les déclarations de Delta et d’American sur le sentiment qu’une reprise mesurée des voyages aériens est engagée, et le pessimisme manifesté par Southwest Airlines qui ne perçoit aucun signe de reprise à court et moyen terme, l'industrie aérienne américaine s'interroge sur les perspectives commerciales pour 2010.

Les compagnies américaines partagées entre optimisme et pessimisme.
Interrogée par le New York Times, Kelly Timras, consultante spécialisée dans l'univers du transport aérien, se demande à la lecture des différents indices économiques mondiaux pour 2010 « si les souhaits ne vont pas plus vite que la réalité des marchés ». À l'image des spécialistes français, elle n'hésite pas à penser qu'il faut faire une différence sensible entre récession et crise. « Le transport aérien est dépendant de l'ambiance économique d’un pays », souligne la spécialiste, « II ne faut pas croire que toutes les embellies feront un printemps facile et économiquement meilleur ».
Ce n'est pas la première fois que les analystes parient sur une très lente reprise de l'économie américaine et donc du voyage d'affaires. Les différents sursauts, ressentis ici et là, ne permettent pas selon eux de tirer des conclusions hâtives sur l'année qui s'annonce. « Même si les volumes aériens devaient augmenter », continue Kelly Timras, « Les prix, eux, pourraient bien continuer à baisser. Aux États-Unis comme en Europe, le prix moyen des achats aériens est en baisse de plus de 16 % ». Et pour appuyer cette démonstration, notre analyste évoque les récentes perturbations chez les low cost européennes ou américaines et la tentative des compagnies régulières d’apprendre et d’appliquer les techniques de ventes des transporteurs à bas coûts.
« Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'au début du second semestre de 2010 que l'on pourra dire si les tendances de l'année seront bonnes ou mauvaises. Rien ne nous permet aujourd'hui d'anticiper cette analyse si ce n'est notre propre envie de voir les marchés repartirent ». Pessimiste, Kelly Timras ? «Certainement pas», dit-elle, «Juste réaliste».

Jacques Massin à New York