Air France KLM : encore une lettre, cette fois pour Emmanuel Macron

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Les rumeurs continuent à propos du choix du futur PDG d'Air France KLM, et l'interventionnisme - réel ou supposé - de Bercy commence à sérieusement agacer dans le petit monde de la compagnie aérienne. Si bien que 5 syndicalistes (pour la plupart pilotes) prennent à nouveau la plume, pour s'adresser directement cette fois au Président de la République.

Donnée favorite pour diriger Air France KLM, la Présidente de la RATP Catherine Guillouard aurait finalement renoncé sur l'injonction "amicale" de Bercy. Elle connait la compagnie, elle a déjà été PDG, elle a des talents de négociateurs mais a priori, il s'agit de ne pas habiller Pierre pour ne pas déshabiller Paul.

Vrai ou faux ? Info ou Intox ? Difficile de trier le jeu de l'influence dans celui de la rumeur, mais cela commence à agacer au plus haut point les collaborateurs de la compagnie. Si bien qu'après la lettre d'amour, voici celle de la grogne, signée par 5 représentants de pilotes qui n'ont pas leur langue dans leur poche et se reconnaissent "une grande liberté de parole face au silence assourdissant de ceux qui nous représentent et qui, de fait, participent à cet épisode dramatique pour notre compagnie. Après avoir écrit le 24 juin à la Présidente actuelle Anne-Marie Couderc, ils reprennent la plume mais cette fois pour interpeler le Président de la République. Ils lui demandent, en termes un peu plus châtiés, de s'occuper de ses dossiers. Pour eux, "De deux choses l'une :

- soit l'État que vous représentez, fort de ses 14%, fait comme il l'a toujours fait et décide en lieu et place du conseil d'administration du groupe mais alors l'indépendance et la compétence des personnalités qui y siègent pourraient être légitimement questionnées;
- soit l'État n'intervient plus du tout dans le processus de désignation de l'exécutif et laisse des personnalités qui représentent l'ensemble des actionnaires du groupe décider de ce qui est bon pour la compagnie".

Expliquant que la compagnie Air France peut elle aussi aller au tapis, ils suggèrent au Président Macron que "l'État n'a plus vocation à gérer une entreprise privée soumise à une concurrence féroce mais c'est à vous et vous seul qu'il appartient aujourd'hui d'en décider. Rapidement, publiquement. La survie d'un des fleurons de l'industrie française en dépend".