Air France, le SNPL veut préparer la grève pour avoir la paix

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Tout le monde connaît le célèbre « Si vis pacem, para bellum », si tu veux la paix prépare la guerre. C’est un peu ce que le SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne) veut mettre en application avec une motion, votée à la quasi majorité, qui permettra de déposer un préavis de grève sans faire appel à la base. Et le motif ? Bloquer la volonté de la compagnie de faire appliquer la décision de justice qui obligerait les pilotes à réaliser les efforts économiques non réalisés dans Transform 2015.

Après avoir rejeté à l'unanimité les propositions de la direction pour le Plan Perform 2020, les pilotes s'attendent à voir la direction réclamer, d'une façon ou d'une autre, l'application de la fin du contrat Transform 2015 sur lequel la justice lui a donné raison. Et dans cette logique, le SNPL prépare une éventuelle riposte à ce qui serait considéré comme une agression, avec la possibilité de dégainer une grève de sa manche sans attendre une consultation forcément un peu longue.

L’histoire est un sempiternel recommencement et les faits donnent aujourd’hui raison à ceux qui pensent que la relation humaine ne peut se substituer au dialogue syndical. Opposés aux méthodes du Président partant, le SNPL ne souhaite pas discuter plus avant. L’information sur le salaire d'Alexandre de Juniac est venue troubler les réflexions. "Demandez des efforts au personnel pour s’octroyer une hausse pharaonique de salaire, c’est choquant", précise un Commandant de Bord pourtant considéré comme modéré.

 Le SNPL veut-il aller à la grève ? "Certainement pas", dit-on en interne où l’on sait que la nouvelle présidence pourrait arrondir les angles et remettre à plat l’organisation opérationnelle. C’est l’affaire de quelques semaines, au pire deux ou trois mois. D’autant que le motif resterait complexe à expliquer, autant au personnel au sol qu'aux clients. "Un refus de travailler pour s’opposer à une décision de justice, ce ne serait pas bien perçu en interne", commente un cadre proche du Président d’Air France.

Il reste qu’après les PNC, les pilotes remettent en cause le futur de la compagnie. Il va falloir faire vite pour trouver l'homme providentiel et sans doute seul un homme qui connaît le métier pourra t-il faire bouger les choses. Et des « spécialistes », il n’y en pas beaucoup.

Sans un pas de chaque côté, la date du 3 mai devrait donner le ton des relations sociales au sein de la compagnie.