Air France, pas de grèves pour le moment

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Si les erreurs sont toujours possibles, et les surprises nombreuses dans l'univers du syndicalisme, il semblerait que malgré la pression que met la CGT sur la direction d'Air France, il ne devrait pas y avoir de grèves avant l'arrivée officielle de Benjamin Smith. Selon nos informations, les syndicats auraient eu la confirmation que le nouveau directeur général ne viendrait pas les mains vides.

Selon la CGT, même si la date officielle d'arrivée du nouveau patron n'aura lieu que le 30 septembre, Benjamin Smith est déjà dans les locaux et aurait visité plusieurs secteurs de l'entreprise. De quoi agacer les représentants des salariés qui demandent aujourd'hui à être reçus le plus rapidement possible par le nouveau patron de la compagnie.

Malgré des contacts discrets entre la direction et les salariés, l'intersyndicale met la pression et continuer d'évoquer de possibles grèves... sans pour autant donner de dates. Les raisons de la colère ? Les accords salariaux obtenus par les pilotes de KLM relancent les revendications. Pour le syndicat, il n'est pas concevable que l'on puisse refuser de négocier avec les représentants français alors que l'on signe avec le transporteur néerlandais.

Mais la rumeur court avec insistance que Benjamin Smith n'aura pas les mains vides. Elisabeth Borne a réaffirmé ces derniers jours devant Ruth Elkrief que "La bonne façon de se faire entendre c'est d'être à la table des négociations, pas de faire grève" et souligné une "vraie capacité de négociations" du futur patron. Il se murmure qu'une nouvelle proposition de hausse de salaire entre 3,5 et 4,1% cette année serait dans les tuyaux. A confirmer.

En attendant, la CGT dénonce ainsi le mépris de la direction d'Air France "arc-boutée sur son refus de négocier". Et de rappeler que le tissu social du groupe commence à se déchirer. La CGT met en avant "les faibles succès commerciaux de Joon et les PNC, fraîchement embauché(e)s,sont déjà épuisé(e)s par les cadences infernales des plannings. Ils/elles menacent de se mettre en grève.... Idem chez Hop! qui a connu une cure d’amaigrissement drastique avec des plan de vols surdimensionnés".

Et de conclure "Rattraper les salaires à hauteur de 5,1% équivaut à 200 millions d’investissement par an…cette année, la barre des 500 millions annuels de remboursements aux passagers pour indemnisation a été atteinte... Sans oublier les 250 vols annulés entre le 15 juin et le 15 juillet hors grève, en raison d’une gestion calamiteuse de la direction de l’entreprise".

Le ton est donc virulent, mais aucune date et la difficulté à mobiliser, faute d'interlocuteur, fournit un répit aux voyageurs d'affaires.