Ryanair accuse Lufthansa de menacer l’avenir de Laudamotion

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Bruxelles a donné son feu vert au projet d'acquisition de Laudamotion par Ryanair. Si la compagnie irlandaise se félicite de cette décision, elle accuse, en parallèle, Lufthansa de menacer l'activité de sa partenaire autrichienne. Le groupe allemand rejette les accusations.

Bruxelles a validé le projet d’acquisition conclu entre Laudamotion et Ryanair. Après avoir étudié le dossier, elle a estimé que cette opération ne poserait pas de problème de concurrence dans l'Espace économique européen.

Dans un communiqué, la compagnie irlandaise se félicite de "la décision de la Commission européenne d'approuver le projet d'acquisition par Ryanair d'une participation de 75% dans la compagnie aérienne autrichienne, Laudamotion (Ryanair détient actuellement 24,9%)".

Mais un sujet l'agace. Elle estime que le transporteur autrichien est "actuellement menacé par Lufthansa qui tente de retirer les 9 avions que Lufthansa a été obligée par la Commission européenne de fournir à Laudamotion afin de permettre à Laudamotion de redémarrer les services".

Elle lui reproche également de retarder le paiement d'avions et équipages de Laudamotion loués au printemps ou encore de ne pas avoir livré 2 des 11 appareils prévus dans la décision de l'UE sur la concurrence concernant l'acquisition de Air Berlin par Lufthansa. Elle ajoute "certains des appareils que Lufthansa s'était engagé à livrer ont été retardés jusqu'à la fin de la saison d'été 2018, ce qui réduit davantage la capacité de Laudamotion à prendre se positionner sur des créneaux et à offrir des vols et des services pour la saison d’été 2018".

L'entreprise irlandaise appelle "les autorités de la concurrence à mettre un terme aux abus répétés de Lufthansa de sa position dominante visant à nuire à la concurrence et aux consommateurs".

Lufthansa se défend
Le groupe allemand a rapidement rejeté les accusations de Ryanair. Il assure avoir rempli toutes les obligations demandées par la Commission européenne. "Cela vaut à la fois pour le nombre d'avions concernés et leurs conditions de location. Tous les appareils couverts par la décision de dérogation de l'UE ont été proposés à la vente à Laudamotion. Laudamotion a rejeté cette offre, préférant louer l'avion à la place".

La holding ajoute "Laudamotion a récemment manqué – à plusieurs reprises – à ses obligations contractuelles de paiement de loyer". Elle a ainsi décidé de résilier le contrat.

La low-cost de Michael O'Leary et l'ex Niki se sont rapprochées en mars dernier, quelques mois après la reprise de l'ancienne filiale d'Air Berlin par son fondateur l'ancien pilote de formule 1 Niki Lauda.