Air France envisage de fermer de nouvelles lignes

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Air France menace de fermer de nouvelles lignes long-courrier si elle ne parvient pas à s'entendre avec les personnels navigants sur de nouvelles mesures pour réduire ses coûts. Le PDG de la compagnie, Frédéric Gagey, a assuré lors d'une rencontre avec la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale que cela serait la seule solution pour s'aligner sur la concurrence. Cette déclaration n'est pas du goût des syndicats.

Air France souhaite que 80% de ses lignes long-courrier soient rentables contre 50% actuellement. Pour atteindre cet objectif, la compagnie qui a déjà annoncé la suppression de 4 liaisons déficitaires et des réductions de fréquences pour le programme Hiver 2015/2016, est prête à stopper d'autres routes si elle ne noue pas d'accord avec les syndicats des personnels navigants lors des négociations de septembre. Frédéric Gagey, PDG d'Air France, interrogé sur une possible nouvelle réduction des programmes lors d'une audition devant l'Assemblée nationale, a en effet répondu «Que faire d'autre ? S'il s'avère à l'automne 2015 (...) que nous ne serons jamais sinon comparables, au moins suffisamment proches, pour être dans un état de compétition satisfaisant vis-à-vis de nos concurrents (...), nous devrons passer par des restrictions sur notre réseau long-courrier».
Il a toutefois assuré que le premier objectif d'Air France restait de maintenir, voire développer, son réseau international. Il a aussi rappelé que l'entreprise voulait atteindre un bénéfice d'exploitation de l'ordre de 740 millions d'euros en 2017.

Ces déclarations n'ont pas plu aux syndicats. Dans un communiqué commun, ils indiquent «L’ensemble des organisations syndicales d’Air France prend acte des annonces récentes de la direction de la compagnie et dénonce unanimement la stratégie d’attrition envisagée». Ils ajoutent «L’État, actionnaire principal, ne saurait entériner une diminution brutale de l’activité qui à terme signera la fin de l’histoire d’Air France dont il est comptable vis-à-vis des Français. Au travers de nombreux rapports qu’il a lui-même commandés, le Gouvernement est conscient des dangers qui pèsent sur le Transport Aérien Français mais refuse à ce jour de prendre ses responsabilités. Air France peut disparaître, non pas à cause des conditions sociales de ses salariés qui ont montré leur implication par des années d’efforts, mais du fait des choix malheureux de ses dirigeants et des arbitrages du Gouvernement qui compromettent la viabilité de la compagnie».
Les organisations concluent en rappelant que «l’investissement est indispensable à la modernisation de la flotte, au maintien d’emplois pérennes et de qualité en France et pour donner un avenir à notre compagnie. Des milliers d’emplois sont en jeu. Nos organisations, unies, ne resteront pas spectatrices du démantèlement du pavillon français».