Mice durable (1/5) : tous les acteurs de la filière concernés !

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Notre planète va mal. Le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, l’effondrement de la biodiversité, la poursuite de la croissance démographique… Les raisons de s’inquiéter sont multiples. Et les prises de conscience bien tardives. Mais les entreprises ont bien compris à la fois leur responsabilité en la matière, et l’impact positif de leurs actions sur leur image. Pour beaucoup d’entre elles, le développement durable fait désormais partie intégrante de leur ADN.

La démarche s’inscrit notamment dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), dont l’environnement est l’une des composantes. Et la France fait plutôt la course en tête. D’après la dernière étude intitulée «Comparatif de la performance RSE des entreprises françaises avec celle des pays de l’OCDE et des BRICS», elle s’est même hissé pour la première fois sur le podium mondial l’an dernier, derrière la Suède et la Finlande. «Près de 70% des PME/ETI (moins de 1 000 salariés) et 75% des grandes entreprises disposent désormais d’un système de gestion de la RSE ‘adapté’ ou ‘exemplaire’», estime cette même étude.

Le MICE (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions») apparaît comme un secteur moteur du développement durable. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir concilier les événements qu’elles organisent avec le respect de l’environnement. 

L’ensemble des acteurs du secteur s’emploie à rendre les événements davantage durables aujourd’hui, qu’il s’agisse des agences événementielles, des fournisseurs et autres prestataires, des destinations, des pouvoirs publics et territoires, et bien sûr des interlocuteurs du MICE dans les entreprises, travel manager, meeting-planner, acheteur travel, assistant(e) de direction…

Les professionnels du secteur s’exposent à une double sanction si elles ne font pas d’efforts en matière d’environnement, celle des donneurs d’ordre d’un côté, des participants à l’événement de l’autre. Ces derniers sont à l’image de la société, de plus en plus sensibles aux problématiques éco-responsables. Les jeunes notamment réclament des bonnes pratiques environnementales, comme le soulignent les enquêtes sur les Millenials. Et les entreprises se doivent de considérer des alternatives à des événements par nature éphémères, telles la visio-conférence. D’où l’importance majeure des associations événementielles à vanter les atouts des rencontres professionnelles.

LEVENEMENT, l’association des agences de communication événementielles, s’est ainsi dotée en juin dernier d’une direction RSE, pilotée par Christophe Cousin de l’agence Win-Win. Son ambition est de conduire l’ensemble de ses membres à une certification ISO 20121, avec déjà une moitié d’entre eux d’ici fin 2021. Cette norme, rappelons-le, s’applique spécifiquement aux organisations qui participent à l’organisation d’événements. Elle définit une série de mesures visant à rendre un événement plus responsable. Christophe Cousin annonce également l’élaboration en cours d’une charte a minima qui devrait voir le jour cette année, conçu en liaison avec l’agence Green Evénements.

Bertrand Biard, directeur de LEVENEMENT, regrettait pourtant, dans une récente tribune, que l’événementiel soit de plus en plus pointé du doigt pour le gaspillage et la pollution qu’il peut générer. «Et pourtant, cette filière a été l’une des premières à se préoccuper de son empreinte carbone ! Beaucoup d’efforts ont été réalisés dans ce domaine, en premier lieu avec l’engagement des prestataires (sites, technique, restauration…), avec la généralisation des efforts énergétiques, de l’économie circulaire ou encore du recyclage. » 

Pour Bertrand Biard, ces événements doivent être considérés aussi au regard du digital «dont on mesure encore mal le redoutable effet de pollution, mais surtout par le fait que la (nécessaire) prévoyance écologique ne peut pas occulter le besoin fondamental de la rencontre et des échanges dont ces métiers sont l’apanage

L’UNIMEV (Union française des Métiers de l’Evénement), forte de plus de 450 entreprises-membres (90 % du marché Evénement en France), accompagne également la filière dans de nouvelles ambitions de Responsabilité sociétale. Elle a validé avec l’Etat, le 5 juin dernier, le principe d’un contrat Engagement Croissance Verte (ECV). Ce nouveau plan d’économie circulaire, en cours d’élaboration, comprend une étude de faisabilité visant à établir des objectifs pour le secteur.

La démarche éco-responsable suppose dans le même temps de modifier ses choix organisationnels. Pas toujours facile quand on sait qu’un événement MICE est presque toujours associé à un déplacement. Et que l’avion est bien souvent la seule option possible…

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