La Commission européenne a ouvert une enquête pour évaluer le projet d'acquisition d'ITA Airways par Lufthansa, qui pourrait réduire la concurrence sur certaines routes.
L’entrée de Lufthansa au capital d’ITA, aujourd’hui à hauteur de 41% avec une option de rachat total, interroge la Commission européenne, gardienne d’une concurrence libre et non faussée au sein de l’espace européen.
Margrethe Vestager, sa vice-présidente exécutive en charge de la politique de concurrence, a déclaré que cette “enquête approfondie” qui vient de s’ouvrir a pour objectif de vérifier que cette fusion-acquisition “n'entraînera pas une hausse des prix, une diminution de la capacité ou une baisse de la qualité des services de transport aérien de passagers à destination et en provenance de l'Italie”.
D’après la Commission, les questions que pose ce rapprochement italo-allemand concerne plusieurs points, notamment :
- Sur les liaisons court-courriers reliant l'Italie aux pays d'Europe centrale.
- Sur les liaisons où l'une des parties propose déjà des services et que l'autre devrait bientôt rejoindre.
- Sur la position dominante d'ITA à l'aéroport de Milan-Linate, qui pourrait rendre plus difficile l’entrée de nouvelles compagnies.
- Sur les liaisons long-courriers entre l'Italie et les États-Unis, le Canada, le Japon et l'Inde (en raison des partenariats entre la Luft, United Airlines et Air Canada).
Lufthansa est donc dans l’obligation de présenter des engagements sur ces différents éléments problématiques, ceux déjà délivrés le 8 janvier dernier ne suffisant pas “à dissiper clairement les craintes exprimées”, estime la Commission. D’où l’ouverture de cette enquête. Le verdict de la Commission européenne - qui pourrait aller jusqu’à l’annulation pure et simple de l’opération de rachat - sera rendu le 6 juin prochain au plus tard.