« Air France a besoin de sang neuf », explique Jean-Paul Bailly

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L’ancien patron de la RATP Jean-Paul Bailly a tenu le challenge : chargé de faire une analyse de la situation de la compagnie aérienne dans un délai court, il a résumé pour le JDD les grandes lignes du rapport qu’il présentera ce lundi aux salariés.

"Une nouvelle organisation plus souple", un "constat partagé sur une situation financière fragile", "mieux définir le positionnement de chaque compagnie au sein du groupe" : Jean-Paul Bailly, a défaut d’originalité, a le mérite de la clarté et même de la transparence dans la démarche d’analyse qu’il fait de la situation d’Air France. Il lui sera peut-être reproché de s’adresser à la presse avant de rencontrer ce lundi les représentants des salariés pour leur présenter son audit, mais il a, en 3 semaines, bouclé une boucle peu évidente. Et on comprend à travers ses propos au JDD qu’il partage le vœu de ses interlocuteurs de voir la confiance rétablie : "Air France est en mal de cohésion sociale", dit-il, remarquant que le Plan Transform 2015, tout en ayant "incontestablement fait progresser la compétitivité", a aussi semé la zizanie entre les catégories de personnels qui ont le sentiment "de n’avoir pas contribué au même niveau".

Jean-Paul Bailly souligne qu’il y a un problème de gouvernance, et sans doute a-t-il fait part de son analyse à mesure au patron du groupe puisque celui-ci reprendra directement, dès le départ de Frédéric Gagey, le poste de PDG de la compagnie en plus de celle du groupe. Pour l’ancien patron de la RATP, il faut "adopter une organisation plus réactive, simple et coopérative, avec moins de silos". Plus : "Il y a également un souhait de sang neuf et d’idées nouvelles pour faire bouger les choses » et « tout le monde a envie que ça bouge". Il souligne également que chacun a besoin de clarification, et en particulier les pilotes, "autour du développement du low cost. Il est important de mieux définir le positionnement de chaque compagnie au sein du groupe".

Nul doute que le Conseil d’administration aura du pain sur la planche le 2 novembre prochain pour prendre connaissance dans le détail des propositions mais aussi des conclusions que le patron du groupe va en tirer, au-delà du simple départ de Frédéric Gagey, dont la position semblait depuis plusieurs semaines intenable.