Aérien : les faux tests PCR inquiètent les autorités en Europe

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Le marché du faux certificat est encore modeste mais en expansion, en partie en raison de la facilité à falsifier le document, de l’absence de standardisation et de digitalisation des outils de vérification.

Le gouvernement français a durci ces dernières semaines les mesures pour l’entrée sur le territoire national. Il impose les PCR négatifs depuis le 18 janvier pour les passagers en provenance d’un pays extra-européen, pour les membres de l’UE depuis le 25 janvier. Avec ces mesures se multiplient les manquements dans la présentation des tests. Fin janvier étaient ainsi suspendus, pour quatre jours, les vols d’Ethiopian reliant Addis Abeba à Paris ; la compagnie n’aurait pas vérifié que ses passagers possédaient bien le document d’attestation avant d’embarquer. Les autorités ont également constaté que certaines compagnies étaient peu regardantes sur les faux tests, tout en relativisant leur nombre. « Les chiffres qu’on a, c’est à peu près 2% de faux tests sur les contrôles que nous faisons, notamment à Roissy« , un chiffre « plutôt faible » a indiqué Jean-Baptiste Djebbari, ce jeudi sur RTL. Et le ministre délégué chargé des Transports de se féliciter que « peu de personnes passent entre les mailles sanitaires du filet« .

Les compagnies peuvent aujourd’hui arguer que les faux tests sont facilement falsifiables, qu’il ne s’agit pas de documents administratifs, qu’ils varient d’un laboratoire à l’autre. Leur absence de standardisation et de digitalisation des outils de vérification est aujourd’hui une aubaine pour les faussaires. Les autorités suisses et européennes constatent ainsi l’émergence d’un marché illégal « qui ne fait que débuter« , comme l’a rappelé cette semaine la RTS (Radio Télévision Suisse), ajoutant que les douanes helvétiques avaient récemment intercepté plusieurs faux certificats. L’agence européenne a tiré également la sonnette d’alarme la semaine dernière. Les faux certificats se vendraient surtout sur les réseaux sociaux, pour des montants de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros. Et une influenceuse française se vantait récemment sur la toile, depuis une plage du Mexique, d’avoir généré sur le net un faux test en deux temps trois mouvements, ayant suscité la colère de nombreux internautes. Mais l’exercice n’est pas sans risque. Rappelons que la fabrication, la vente et l’achat d’un faux certificat de nature médicale est une infraction pénale, passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.