Malgré une fermeté affichée de puis des mois, Air France-KLM reporte au 30 septembre la bascule NDC pour les TMC, annoncée jusqu'alors au 1er mai. Pour les TMC, c'est une victoire... temporaire.
Le 1er mai devait être le jour de bascule du GDS au NDC pour les TMC vendant des vols Air France-KLM. En d'autres termes : soit les TMC se pluggaient au nouveau système de distribution, mais elles étaient bien peu nombreuses à être en capacité de le faire. Soit les TMC continuaient à réserver du vol AF via le GDS mais en se voyant appliquer une surcharge de 13 € par segment, soit 26 € pour un aller-retour.
Comme constaté lors d'une récente rencontre organisée par l'AFTM, TMC et travel managers s'inquiétaient sérieusement de cette perspective globalement, et plus encore sur cette échéance très rapprochée du 1er mai. A tel point qu'Emilie Bresson, représentante de CWT, pariait sur un report de cette mesure, malgré la fermeté affichée par la legacy française sur le respect de cette date.
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C'est, d'après nos confrères de l'Echo Touristique, l'action des EDV (Entreprises du Voyage) qui a fait bouger les choses. Son président Jean-Pierre Mas d'expliquer : "Début mars, (...) nous avons convié Henri de Peyrelongue d’Air France. Ensuite, j’ai organisé une réunion sur le NDC avec tous les présidents de réseaux volontaires et des grandes TMC. Les EdV ont envoyé un courrier à Air France, pour partager notre position commune, soit notre opposition à la surcharge NDC et à la suppression des Private Channels. Depuis, chacun a fait du lobbying. Je pense que notre action collective a prouvé à Air France que son empressement allait à l’encontre des intérêts de la profession."
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Tous les acteurs étaient unanimes (plus ou moins ouvertement, selon le lieu d'où ils parlaient) : la technologie n'était pas prête et cette surcharge relevait donc d'une taxe particulièrement injuste. Cependant, AF persistait, également pour assurer un certain équilibre entre TMC et agences de voyages loisir. En effet, pour ces dernières, la bascule NDC (et la surcharge de 26 € AR) s'applique depuis le 1er janvier 2022.
Pour les TMC, donc l'écosystème est plus complexe, ce sera donc, finalement, à partir du 30 septembre 2022. Au mieux, car Jean-Pierre Mas prévient que si la situation n'a pas significativement évolué d'ici là, il faudra envisager un nouveau report. Que faudrait-il qu'il soit fait technologiquement, d'ici au 30 septembre, pour que chacun des acteurs y trouve son compte ?
Du côté d'Amadeus, qui développe la solution NDC X, son DG France Bertrand Poey déplace un peu le sujet : "Il faut avant tout que les parties prenantes (transporteurs, opérateurs tech, TMC, entreprises clientes, ndr) se parlent, aient une réflexion sur la modification du modèle qu'implique la mise en place de NDC. Une tech doit résoudre des problèmes mais aussi proposer une offre avec de la valeur ajoutée. Si elle le permet mais que cette offre ne convainc pas les acteurs, le problème reste entier".
Comprendre : ce n'est pas que la tech qui coince dans ce dossier. Le feuilleton est donc loin d'être fini.
