Les accidents routiers sont la première cause de mortalité en entreprise

408

MMA a profité des journées de la sécurité routière au travail, organisées du 14 au 18 mai 2018, pour se pencher sur les connaissances des chefs d'entreprises sur ce sujet. Premier constat inquiétant : moins de 2 patrons de PME sur 10 savent que les accidents de la route sont la première cause de mortalité en entreprise.

Avec près de 400 décès en 2016, le risque routier reste la 1ère cause d’accident mortel au travail. Il inclut les accidents routiers de mission et ceux de trajet (domicile-travail). Pourtant, seuls 18% des dirigeants de TPE/PME, le placent au 1er rang (versus 23% en 2017) des risques sécuritaires.

Les chefs d’entreprise sous-estiment également leur responsabilité en cas d’accident de la route du salarié. Ainsi, seuls 54% savent qu’un patron peut être tenu responsable d’un accident survenu lors d’un trajet de mission et 31% lorsqu’il s’agit d’un trajet domicile-travail.

Conséquence de cette méconnaissance, seuls 28% des sondés ont inscrit le risque routier dans le document unique, une mention pourtant obligatoire. Point positif cependant, cette pratique augmente progressivement depuis 2016 (+7 points).

Par contre, parmi les dirigeants mettant à disposition de leurs salariés des véhicules de société, 93% connaissent la mesure de désignation les obligeant à communiquer l’identité d’un salarié ayant commis une infraction avec un véhicule de société. Il sont 65% à respecter cette obligation (contre 50% en 2017). 59% voient aujourd’hui dans cette mesure une responsabilisation du salarié.

Peu d'actions de prévention dans les entreprises
Seuls 17% des dirigeants de TPE/PME disent avoir mis en place des actions de prévention du risque routier à l’attention de leurs salariés (un chiffre qui stagne depuis 2016). Des actions plus
nombreuses cependant dans les entreprises de plus de 10 salariés (35%) et dans le secteur du BTP (29%).

Les actions instaurées relèvent davantage de l’obligation que du plan de prévention. Ainsi, les mesures les plus répandues sont la vérification des véhicules mis à disposition des employés (79%) et la vérification de la validité des permis de conduire (74%). 44% des patrons réduisent les déplacements des salariés, 43% ont mis en place une charte de bonne conduite et 40% ont instauré le droit à la déconnexion. Seuls 10% ont mis en place des sessions de sécurité routière et 13% des solutions de déplacements alternatifs pour limiter le risque routier.

La principale raison à l’absence d’actions de prévention est de ne pas y avoir pensé (50%). 19% des dirigeants évoquent un manque de temps.

Concernant les initiatives menées par la Sécurité Routière, 47% des chefs d’entreprise se disent prêts à signer l’appel national lancé en 2017 pour les mobiliser dans la lutte contre le risque routier.

Des chefs d’entreprise à l’écoute de la prévention
Interrogés sur les enjeux de sécurité routière prioritaires, 2 chefs d’entreprise sur 3 placent l’alcool au volant en tête de liste (65%), suivi de la consommation de stupéfiants au volant (45%) et des distracteurs de conduite (40%).

33% des dirigeants considèrent qu’ils ne bénéficient pas de suffisamment d’informations et d’outils pour mener à bien leur politique de prévention du risque routier. 47% seraient favorables à la mise à disposition gratuite d’outils pédagogiques en ligne pour les informer sur la façon d’agir sur le risque routier professionnel dans leur entreprise. Un intérêt particulièrement marqué dans les sociétés de plus de 10 salariés (57%) et dans le BTP (56%).