Les effets du Brexit se précisent

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Le 31 janvier 2020 à minuit, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne. Le Brexit sera alors une réalité. Quels impacts sur les déplacements professionnels ?

 

L’accord du Premier ministre anglais Boris Johnson sur le Brexit est devenu loi après avoir franchi tous les obstacles parlementaires et reçu la ratification de la Reine. Le Brexit est maintenant une réalité et, de fait, une période de transition débutera le 1er février jusqu’au 31 décembre 2020. Dans l’intervalle, le Brexit n’aura aucun impact sur les formalités pour les voyageurs.

Les traversées maritimes

Dans un contexte incertain lié au Brexit qui perdure depuis 3 ans, le transporteur maritime de fret et de passagers, Brittany Ferries, intensifie ses messages de réassurance auprès des Britanniques et des Français qui hésitent à concrétiser leurs projets de voyage.

« Avec ses soixante traversées hebdomadaires sur ses 6 lignes régulières entre la France et le Royaume-Uni, Brittany Ferries assure la fiabilité et la qualité de ses services. Ce sont près de 2 200 000 passagers, dont 85% de Britanniques qui, chaque année, font confiance à Brittany Ferries pour leurs déplacements », précise Christophe Mathieu, Président du Directoire Brittany Ferries.

Le service Eurostar

L’opérateur prévoit de maintenir les services, horaires et conditions de vente après le Brexit. Il prévoit même une croissance de son trafic. Eurostar déclare travailler avec ses partenaires dans les gares, les gouvernements et les autorités de contrôle des deux côtés de la Manche pour s’assurer de la continuité de service.

Par contre, associés aux mouvements sociaux français, il n’est pas impossible que les agents de douanes fassent entendre leurs revendications ce qui pourrait potentiellement affecter la fluidité du passage transfrontalier.

Les liaisons aériennes

L’accord dit de « ciel ouvert » impacte directement l’opérabilité des compagnies aériennes. Cet accord permet de faciliter la coordination des vols et les clairances (autorisations de créneaux, de vols, de routes…) entre deux points en Europe. Or, le Brexit pourrait bien impacter cet accord. Kenny Jacobs, directeur marketing de Ryanair craint qu’il disparaisse et que cela affecte la capacité de la compagnie à assurer la totalité de ses vols et donc, sa rentabilité. Il a déclaré : «Le gouvernement britannique a envoyé son plan pour la transition qui intègre des signes positifs pour notre industrie. Cela signifie que jusqu’à la fin décembre 2020, le statu quo demeure. Par contre, la visibilité après le 1er janvier 2021 est incertaine et les signaux sont, pour le moment, plus négatifs que ce que nous souhaiterions

Pour mémoire, Ryanair est une compagnie irlandaise (donc membre de l’Union européenne) dont l’actionnariat est majoritairement Britannique. Or, la loi européenne impose que pour bénéficier des avantages du « ciel ouvert », les transporteurs doivent être détenus au minimum à 50% par des actionnaires membres de l’Union européenne. Ce ne sera pas le cas pour Ryanair après le Brexit et c’est la raison pour laquelle la compagnie a introduit une clause dite de Brexit qui frappe tous les billets achetés à partir de septembre 2018. Les conditions générales de vente associées aux titres de transport comprennent un libellé qui indique que les vols sont « soumis à l’environnement réglementaire permettant ce vol ». 

Les formalités restent pour le moment inchangées

Comme le précise Britanny Ferries, les conditions d’entrée et de sortie du Royaume-Uni restent inchangées.

Durant les 11 prochains mois : aucun changement concernant les formalités pour des séjours de moins de trois mois.

Pièce d’identité : une carte d’identité ou un passeport en cours de validité pour les ressortissants européens. Pour les Britanniques, le passeport suffit.

Voyages scolaires : à l’identique, carte d’identité ou passeport ainsi que l’autorisation de sortie du territoire pour les mineurs.

Files d’attente : aucun impact sur les délais lors des contrôles n’est à prévoir.

Permis de conduire : tout comme aujourd’hui, le permis en vigueur en France comme au Royaume-Uni suffit pour conduire en France comme en Grande-Bretagne et vice versa.

Animaux domestiques : aucun changement, le passeport à jour délivré par le vétérinaire est demandé.