Pourquoi le référendum sur la privatisation d’ADP n’aura pas lieu

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A deux semaines de la fin de la consultation, les compteurs du ministère de l’Intérieur ont enregistré près de 1,1 millions de signatures en faveur d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). On est encore très loin des  4,7 millions de signatures nécessaires pour l’organisation de la consultation.

Pour réunir les 3,6 millions de signatures manquantes, il faudrait en collecter, quotidiennement, plus de 257 000, ce qui est impossible à moins d’un très fort emballement dans la dernière ligne droite. Si au début de la consultation, les choses semblaient bien engagées, le nombre de soutiens a fortement baissé à partir de juillet 2019, le nombre réel de soutiens n’a presque jamais suivi le rythme théorique nécessaire pour atteindre le total de 4 717 398 à la fin de la consultation. 

Initiée par un groupe de 250 parlementaires d’opposition, début avril 2019, la procédure de mise en oeuvre du RIP a pour objectif de s’opposer à la privatisation du groupe ADP. Le texte qui est soumis aux signatures insiste sur « le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris. »

Pour que ce référendum d’initiative partagée (RIP) puisse avoir lieu, ses partisans doivent présenter 4.717.396 signatures, soit 10% du nombre total de français inscrits sur les listes électorales. La campagne, d’une durée de 9 mois, a débuté le 13 juin et s’achèvera le 13 mars 2020. 

Une autre possibilité a été avancée par l’un des députés à l’origine de la procédure. Alexis Corbière (La France Insoumise) a réclamé, début septembre, qu’Emmanuel Macron mette en œuvre le référendum dès le million de soutiens. Il a souligné que la réforme constitutionnelle présentée fin août prévoit un abaissement du seuil requis pour organiser un RIP à « un dixième des membres du Parlement et un million d’électeurs ».

Le RIP n’est pas encore enterré même si sa tenue, dans le cadre actuel, semble bien compromise. Seul un abaissement du seuil requis pourrait permettre l’organisation de ce référendum. Une éventualité qui ne semble pas à l’ordre du jour à l’heure où le gouvernement apparaît déterminé à se débarrasser de cette pépite qui rapporte pourtant « un pognon de dingue« , pour reprendre une expression chère au Président Macron.