L’industrie aéronautique pourrait mettre entre six mois et deux ans pour se relever du coup sévère porté par la pandémie de coronavirus, selon une étude réalisée par ICF, une société américaine de conseil et de services technologiques.
L’enquête, menée auprès de cadres supérieurs et intermédiaires du monde entier entre fin mars et début avril, a également révélé que les conditions sanitaires des différents pays pourraient faire l’objet d’une surveillance accrue, ce qui pourrait avoir un impact sur les services aériens et la demande de passagers.
La crise liée au Covid-19 a entraîné l’arrêt total ou partiel de leurs activités. Quant à la durée pendant laquelle l’activité commerciale restera déprimée, près de la moitié des personnes interrogées s’attendent à ce que le ralentissement dure trois à quatre mois. Un tiers des personnes interrogées pensent cependant qu’il peut durer de cinq mois à un an. En revanche, près de la moitié des personnes interrogées s’attendent à ce que la reprise prenne jusqu’à deux ans, selon cette enquête.
Non seulement nous sommes confrontés au plus profond ralentissement de l’activité dans l’histoire de l’aviation, mais les personnes interrogées s’attendent également à une lente reprise. Un peu plus d’un tiers des répondants prévoient que l’activité reviendra aux niveaux d’avant la crise d’ici un an.
En même temps, l’enquête a observé des différences régionales dans les opinions des personnes interrogées sur la période de reprise, celles d’Asie étant les plus optimistes quant au futur rebondissement de l’activité commerciale. Jusqu’à 60 % des personnes interrogées en Asie ont déclaré qu’elles s’attendaient à un rétablissement complet aux niveaux d’avant la pandémie en moins de 12 mois.
Ceci est lié au succès relatif que de nombreux pays d’Extrême-Orient semblent avoir eu pour contenir la pandémie, avec des pays comme la Corée du Sud et la Chine qui reprennent lentement le travail. D’autre part, les répondants d’Europe et d’Amérique du Nord sont les moins optimistes, deux tiers d’entre eux s’attendant à ce que le rétablissement prenne jusqu’à deux ans ou plus, selon les résultats de l’enquête.
Selon cette étude, jusqu’à 50 % des personnes interrogées ont indiqué qu’un client préférera un vol direct qu’avec une escale après la crise sanitaire, tandis que 46 % des personnes interrogées ont estimé que cela pourrait donner lieu à une augmentation de la demande de jets privés. Neuf personnes interrogées sur dix s’attendent à l’adoption généralisée de solutions de vidéoconférence pour le travail et l’éducation, ce qui aurait sans aucun doute un impact sur la demande de voyages aériens. Les implications pour les voyages d’affaires, dont la plupart sont motivés par des réunions intra-entreprises, pourraient entraîner une réduction de la demande.
La pandémie a introduit de nouvelles pratiques (telles que l’éloignement de la société et le télétravail), a sensibilisé à l’hygiène et a accru la popularité de la vidéoconférence. Une ou deux semaines de quarantaine peuvent changer définitivement le comportement des gens – mais que dire d’un ou deux mois ?
Nous n’avons jamais assisté à une expérience sociale d’une telle ampleur et à une telle échelle, mais il serait naïf de penser que la nouvelle normalité sera identique à celle que nous connaissions avant que le Covid-19 ne bouleverse nos vies, conclut cette enquête.