Inflation des tarifs « travel » en 2024 : élevée pour le train et l’hôtel, maîtrisée pour l’aérien

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A l’occasion du Grand live du Voyage d’Affaires qui a eu lieu la semaine dernière, la table ronde des consultants s’est prêtée au jeu des pronostics en matière d'évolution tarifaire dans le business travel. 

Amélie Berruex (Axys Odyssey), Aurélie Duprez (Areka Consulting), Brigitte Jakubowski (JK Associates Consulting) et Christophe Roth (EPSA) constituaient le panel de cette table ronde.

En 2023 , la maîtrise des coûts est revenue sur le devant de la scène alors qu’elle avait cédé le pas à d’autres sujets (...) Maintenant que le voyage a repris et que les budgets sont plus importants, c’est redevenu un enjeu majeur”, souligne Amélie Berruex… Et l’augmentation des tarifs en général, des fournisseurs du travel en particulier, a renforcé cette tendance. En 2024, la tendance devrait être la même, quoique moins prononcée.

Pour Amélie Duprez, l'inflation va se maintenir à un niveau élevé dans le secteur hôtelier, “de l’ordre de 10%, et même davantage dans certaines régions”. Surprise, dans son analyse des raisons de ses prévisions haussières, la consultante ne met pas en avant les prix de l’énergie, l’augmentation des salaires, le triplement de la taxe de séjour des hôtels parisiens, ou un quelconque effet JO, mais le fait que “les hôtels sont désormais très matures dans leur stratégie d'optimisation : ils font aussi bien que les compagnies aériennes”. L’aérien, justement, devrait  connaître une hausse de ses tarifs très maîtrisée : "sous les 3%, parce que les capacités sont là, à présent, et parce que l’enjeu de durabilité fait que certains voyages sont remis en question ou se reportent sur du train.

Brigitte Jakubowski considère, elle aussi, que la hausse des tarifs 24 devrait être moindre que l’an passé, mais rappelle que si on cumule ces deux dernières années, “c’est une déflagration : 15 à 18%”. Elle ajoute : "Il faut aussi prendre en compte les tarifs de la mobilité dans un trajet point à point”. Or, les tarifs des transports publics notamment vont connaître une forte hausse dans de nombreuses régions, au premier rang desquelles l’Île-de-France, sous l’effet JO.

Le train à la hausse

Pour Christophe Roth, l’année dernière a été marquée par des augmentations remarquables dans l’hôtellerie, la location de véhicule longue durée et dans l’aérien. “On n’a donc pas trop parlé du ferroviaire. Mais en 2024, c’est bien lui qui devrait être au centre de l’attention en termes de prix". Pour au moins trois raison : le train a le vent en poupe, la demande est soutenue; une disponibilité des rames moindres ("le TGV M a pris du retard, il ne devrait être mis en service qu’en 25 voire plus tard"); les péages (payés par SNCF Voyageur à Réseau SNCF), qui représentent jusqu’à 40% des prix du billet, vont augmenter de 8% en 2024. 

Mais, poursuit Christophe Roth, cette augmentation se fera d’une façon subtile car sur les grandes lignes, sur lesquelles la SNCF va appliquer ses augmentations”, l’Etat impose des prix-plafonds. Dès lors c’est davantage en utilisant des biais de distribution que les tarifs moyens devraient augmenter; en clair : l’accès aux  prix les plus avantageux sera limité… L’anticipation sera donc clé pour gérer cette inflation ferroviaire inéluctable.