Les Jeux olympiques qui se tiendront à Paris du 26 juillet au 11 août prochains, impacteront fatalement le trafic aérien ou, du moins, le parcours voyageur dans les aéroports parisiens. Quatre moments "chauds" sont identifiés.
Deux représentants d’ADP (dont son PDG Augustin de Romanet) étaient accompagnés de Fabienne Sol, commissaire de police en charge de Roissy, lors de la dernière assemblée générale du BAR (Board of airlines representatives), ce mardi 6 février, pour faire un point sur l’impact des JO sur les aéroports parisiens. Une forme de front uni auquel doivent s'adjoindre toutes les parties prenantes, notamment les compagnies aériennes - ce que les trois locuteurs ont rappelé à leur auditoire, notamment en termes de transmission d’informations et de “préparation des avions en escale amont”.
Il ne fait aucun doute que les JO vont engendrer des difficultés opérationnelles dans les aéroports parisiens. D’ailleurs lorsque Renaud Duplay, directeur de l'exploitation du groupe ADP et chef de projet pour les Jeux olympiques et paralympiques, son objectif, tel que formulé, a le parfum paradoxal du défi et de la modestie : “surmonter les difficultés pour que le trafic puisse se réaliser de la meilleure des manières possibles.”
Ce défi, il se décline en quatre temps “à risques” en termes de frictions, dans ces mois de juillet et août au trafic d’estivants déjà dense en temps normal, et qui le sera d’autant plus à quelques jours du début de l’événement.
4 temps “à risques”
D’abord, l’arrivée des quelque 15.000 athlètes (incluant les masseurs et autres accompagnants) des 206 délégations, une, deux, ou trois semaines avant l’ouverture des Jeux qui débuteront le 26 juillet. Soit, environ, du 5 au 20 juillet. La difficulté tient au nombre des passagers, à leur déplacement en cars de groupe, aux nombreux bagages dits “hors format” (vélos, perches…) qu’on réserve normalement au cargo mais qui, en pareilles circonstances, voyageront en soute.
A quelques jours de l’ouverture des Jeux, toutes les délégations seront déjà sur place. Mais à l'afflux des athlètes succèdera alors celui des officiels, chefs de gouvernement ou chefs d’Etat. Une phase préparée par la Police aux frontières et ADP en direct avec le Quai d’Orsay. Ces un, deux ou trois jours (du 23 au 25 juillet environ) impliqueront des dispositifs “sécurité” qui auront un impact sur la fluidité du parcours aéroport.
Le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux, les choses seront plus “simples”, d’une certaine façon : pour des raisons de sécurité, l’espace aérien sera fermé dans un périmètre de 150 km autour de Paris, à tout appareil, aussi bien en approche qu’en traversant.
La dernière échéance sera aussi la plus délicate à gérer : les délégations quitteront Paris comme ils y sont arrivés. Ou pas tout à fait : non pas sur une période de deux semaines mais de trois jours : du 12 au 14 août. Le tout précédant le chassé-croisé du 15 août. Si l’arrivée des athlètes, avant les Jeux, aura suivi un parcours aéroport classique, leur départ se fera au prix d’un certain nombre d’aménagements : enregistrement au Village olympique, passage privatif à CDG, notamment.
Une quinzaine olympique “normale”... sauf pour l’accès routier aux aéroports ?
Les deux semaines de compétition devraient donc être une période “normale”, selon le terme d’Augustin de Romanet. Du moins en ce qui concerne le trafic aérien lui-même, mais des questions subsistent quant à l’accès aux aéroports. En effet, des périmètres de sécurité restreignant la circulation automobile autour des sites olympiques pourraient compliquer les choses.
Interrogé sur le sujet, Augustin de Romanet avoue son incertitude et imagine deux scénarios possibles. Le premier pourrait être qualifié de “syndrome Covid”. Le PDG d'ADP fait explicitement référence à la période pandémique rappelant que durant le confinement, de nombreux Franciliens étaient partis “chez tante Madeleine dans le Lot-et-Garonne”. La crainte des perturbations liées aux JO pourrait inciter à pareil exode, ce qui aurait pour effet de compenser les restrictions de circulation.
Le deuxième scénario est tout simplement que ce phénomène n’advienne pas, et que des engorgements routiers endémiques se forment. Auquel cas, il conseille d’interroger sa compagnie aérienne quelques jours avant son vol. Sans qu’il le précise, cette prudence dans les délais à respecter avant l’embarquement, annoncés par les airlines, fait partie des choses qu’il attend des transporteurs. A cette occasion, Augustin de Romanet rappelle que la ligne 14 du métro sera alors opérationnelle jusqu’à Orly. Mais pas pour des vols trop tôt le matin, nous y reviendrons.