Trainline, Omio et Kombo dénoncent une concurrence déloyale au profit des opérateurs ferroviaires

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Trainline, Omio et Kombio dénoncent une concurrence déloyale au profit des opérateurs ferrovaires

Le marché ferroviaire, ouvert à la concurrence depuis décembre 2020 au sein de l'UE, est entravé par de nombreux biais. Notamment en termes de distribution.

Les outils de réservation ferroviaire que sont la Britannique Trainline, l'Allemande Omio et la Française Kombo s'unissent pour demander "une réglementation nationale pour une concurrence équitable dans la distribution des billets de train", selon un communiqué de presse commun rendu public ce mardi 5 décembre.

Ouvrir le marché du train à la concurrence au niveau européen, soit, encore faudrait-il que l'ensemble de la chaîne de valeur impliquée ne soit pas entravée par des biais distordant l'équité requise. Or, ce n'est pas le cas, d'après ces trois acteurs. Ils estiment en effet que la réglementation nationale actuelle favorise les opérateurs ferroviaires au détriment des distributeurs indépendants.

Ces derniers pointent en effet "l’accès incomplet aux données des opérateurs ferroviaires, notamment les prix des billets, les conditions de service-après-vente consenties aux voyageurs en cas de retard ou d’annulation, ou même de travaux effectués sur le Réseau Ferré National, susceptibles d’affecter les temps de trajet". 

D'autre part, alors qu'ils fonctionnent sur un modèle de "transaction fee", ces distributeurs déplorent "des taux de commission trop faibles (et en baisse ces dernières années) pour couvrir leurs coûts et leurs besoins d’investissements".

Cadre législatif 

Dès lors, ils réclament, comme le dit Alexander Ernert, directeur des relations gouvernementales Europe Trainline "un cadre législatif solide est donc nécessaire pour s’assurer du caractère raisonnable, équitable, transparent, proportionné et non-discriminatoire entre les différents acteurs du secteur". A savoir :

  • Un accès en temps réel, actualisé et de qualité aux données de mobilité.
  • Un accès effectif aux billets de trains et cartes d'abonnement proposés par les entreprises ferroviaires.
  • Un mécanisme de régulation par l'Autorité de la régulation des Transport, du niveau de commissionnement consenti par l’opérateur ferroviaire, afin de permettre aux distributeurs de couvrir ses coûts de distribution et assurer une rentabilité minimale.

Matthieu Marquenet, CEO de Kombo, avance un argument "client" pour justifier cet appel : "De nombreux Français se plaignent des prix des billets de train. Pour des billets moins chers, il faut plus de concurrence. Mais les nouveaux opérateurs ferroviaires ne sont vendus que chez les distributeurs indépendants".

Cette interpellation publique se fixe un objectif de sensibilisation : pour l'heure, aucune action juridique n'est engagée, ni même prévue. Mais les questions qu'elle pose n'en restent pas moins cruciales.