Compagnies aériennes, rubrique nécrologique

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Faillite des compagnies aeriennes

2019 n’avait débuté qu’un mois auparavant que Germania faisait faillite. En cessation de paiement début janvier, la compagnie aérienne allemande officialisait son dépôt de bilan le 5 février. C’était la première de la longue série – toujours en cours – des faillites de compagnies aériennes en 2019.

En 2018, année considérée comme catastrophique, elles furent 18. Cette année, les faillites de compagnies aériennes seraient 21. Ce conditionnel est employé par précaution, car, contrairement à une idée reçue, l’offre aérienne est très atomisée. Il est donc possible que de petits opérateurs manquent à la liste qui suit…

Dans la plupart des cas, les causes de cette débandade sont à chercher du côté des prix élevés du carburant, d’un dollar fort (devise dans laquelle s’effectue l’achat de carburant et le règlement des baux ordinaires), concurrence féroce et prix du billet qui baisse en proportion, contexte économique incertain (souvent lié, pour l’Europe, à la perspective du brexit).

En 2018, ce sont les compagnies (par ordre alphabétique) Air Bagan, Bassaka Air, Cobalt, Dart Airlines, FlyViking, LC Perú, Nextjet, OneJet, PAWA Dominicana, Primera Air, Privat Air, Saratov Airlines, Small Planet Airlines, Skywork Airlines, VLM Airlines, Wataniya Airways et Zoom Air qui ont cessé de voler.

Outre Thomas Cook Airlines, dont la chute a fait grand bruit (il faudrait y ajouter Aigle Azur et XL Airways à l’échelle française), quelles sont-elles en 2019 ?

  • Adria Airways (Slovénie) - La compagnie nationale slovène s'était récemment tournée vers le marché ACMI (accord de location d'avion passé exclusivement entre deux companies aériennes). Adria possédait une flotte de 20 appareils. En principe, la cessation des activités d'Adria est "temporaire"…
  • Aerolíneas de Antioquía (Colombie) – Une petite compagnie qui opérait des vols domestiques à partir de Medellin.
  • Aigle Azur (France) - Avoir des investisseurs de premier plan comme David Neeleman et le groupe chinois HNA n'a pas empêché la compagnie, qui se concentrait sur le marché France-Afrique du Nord de devoir cesser ses activités. 
  • Air Philip (Corée du Sud) – De petits vols intérieurs dans le comté de Muan, sud-ouest de la Corée du Sud.
  • Al Naser Wings Airlines (Irak) - Une compagnie aérienne d'un seul avion (un Boeing 737-200) opérant principalement entre l'Irak et la Syrie, ce qui n'est pas exactement un grand marché pour l'instant.
  • Asian Express Airline – Une petite compagnie du Tadjikistan qui n’a pas eu la chance de sa compatriote Tadjik Air, elle aussi en faillite en début d’année mais relancée cet été.
  • Avianca Argentine - La filiale argentine du groupe colombien partage le même sort qu'Avianca Brésil (voir ci-dessous), bien qu'en principe elles soient séparées sur le plan opérationnel et ne partagent que la marque. Des temps difficiles pour un Avianca (relativement) puissant.
  • Avianca Brasil - La suspension de tous ses vols le 24 mai dernier a mis fin à l'agonie de cette compagnie, qui avait vu réduit drastiquement le nombre de lignes et d'avions qu'elle exploitait au cours des derniers mois.
  • California Pacific Airlines (Etats-Unis) - Une compagnie aérienne régionale qui opérait principalement à l'intérieur de son Etat d’origine.
  • Fly Jamaica Airways (Jamaïque) - Une compagnie à un seul appareil qui exploitait des vols à destination des États-Unis et du Canada à partir de la Jamaïque et de la Guyane. Un atterrissage d'urgence de son seul B757 en novembre 2018 l’a finalement laissée sur le carreau.
  • Flybmi (Royaume-Uni) - Le dernier vestige de Bmi (British Midland International), autrefois un acteur relativement important dans l'industrie aérienne britannique, qui a été intégré à British Airways en 2012. L'opération régionale de Bmi a été rachetée par des investisseurs privés et a continué à fonctionner comme une entité indépendante avec Embraer ERJ135/145 jusqu'en février 2019.
  • Germania - Bien que peu connue en dehors de l'Allemagne, sa flotte de 30 appareils (+25 en commande) fait qu'il est difficile de la classer parmi les "petites" compagnies aériennes.
  • Insel Air - Une compagnie originaire de Curaçao qui desservait les Antilles néerlandaises et, auparavant, un certain nombre de destinations dans les Caraïbes et en Amérique du Sud. Elle n'utilisait plus que 3 Fokker 50.
  • Jet Airways (Inde) - Une grande compagnie aérienne mais dont la faillite n’est pas une surprise puisqu'elle avait progressivement réduit ses activités au cours des derniers mois. La cessation d’activité est annoncée comme "temporaire". A voir…
  • New Gen Airways (Thaïlande) - Cette compagnie thaïlandaise exploitait 11 Boeing 737 principalement entre la Thaïlande et la Chine.
  • Peruvian Airlines (Pérou) - Un petit transporteur intérieur.
  • Thomas Cook Airlines (Royaume-Uni) - Un des grands noms de l'industrie du voyage et de l'entreprise qui a été le pionnier du concept de tour-opérateur il y a plus de 150 ans. Il pourrait s'agir de l'une des plus importantes faillites de compagnies aériennes de ces derniers temps, puisque ses différentes filiales disposent d'une flotte combinée de plus de 100 appareils.
  • Via Airlines (États-Unis) - Cette petite compagnie aérienne régionale, qui opère principalement dans le sud-est des États-Unis, avait commencé en tant qu'opérateur d'affrètement à la fin des années 90.
  • Wisdom Airways (Thaïlande) - Une très petite compagnie de vols intérieurs.
  • Wow Air (Islande) - Une LCC transatlantique pionnière. L'Islande était peut-être un trop petits pays pour soutenir deux compagnies aériennes d'une certaine taille (avec Icelandair).
  • XL Airways (France) - Petit acteur (4 A330) mais disruptif sur le marché du long-courrier hors de Paris. Il exploitait un modèle sans fioritures, axé sur les coûts accessoires, offrant les tarifs de base les plus bas sur le marché. Un rappel de la difficulté à percer sur le marché des vols long-courriers à bas prix, en particulier pour les petites compagnies.