Les aéroports français en appellent au soutien de l’Etat

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Avec l’arrêt de la quasi-totalité des vols, de nombreux aéroports, totalement fermés au trafic commercial, doivent faire face à des coûts fixes très importants.

En l’absence de recettes, de nombreux aéroports français doivent néanmoins faire face à des coûts fixes très importants. Les équilibres économiques des aéroports sont donc clairement fragilisés et leur pérennité menacée. A ce titre, l’Union des aéroports français (UAF) a adressé deux demandes auprès des pouvoirs publics :

– Les aéroports doivent pouvoir continuer à bénéficier des taux actuels de prise en charge par l’Etat du chômage partiel au-delà du 1er juin, compte tenu des contraintes fortes pesant sur la reprise du transport aérien.
– L’Etat doit assumer sur son budget le coût du déficit de financement 2020 des missions
régaliennes de sûreté et sécurité aéroportuaires (estimé aujourd’hui à 500 millions d’euros)
afin d’éviter une explosion de la taxe d’aéroport.

D’après l’organisation professionnelle, « l’absence de réponses concrètes et immédiates à ces deux demandes vient mettre en péril les aéroports et leurs milliers d’emplois ainsi que la reconstruction de la connectivité aérienne de la France et de ses territoires« .

Le recours par les aéroports au dispositif du chômage partiel (à plus de 80% de leurs salariés) a été en effet un outil de préservation des trésoreries et des emplois ainsi qu’un soutien efficace pour faire face à cette crise inédite. Or, la reprise du trafic aérien sera lente, progressive et partielle. La liberté de circulation n’a pas encore été rétablie à ce jour, ni pour les lignes domestiques, ni pour les liaisons intra-Schengen, ni pour les liaisons internationales hors Schengen.

Les mesures de protection sanitaire décidées par les Etats viendront aussi restreindre l’activité dans les prochains mois avec un effet négatif supplémentaire sur le trafic à défaut de coordination entre les Etats membres de l’Union européenne. Si ces restrictions au trafic aérien devaient perdurer, les aéroports seront donc contraints de continuer à recourir de façon très importante au chômage partiel.

Les missions régaliennes de sûreté et sécurité aéroportuaires sont financées par la taxe d’aéroport assise sur le billet d’avion. En l’absence de trafic, les aéroports doivent aujourd’hui faire face à l’impasse financière engendrée par les besoins de financement de ces missions en 2020, aggravée par le versement seulement partiel aux aéroports des montants dus au titre de la taxe d’aéroport pour le mois de février. Seule une partie de ces montants a été jusqu’à présent reversée par la Direction de l’Aviation Civile aux aéroports.

Selon l’UAF, C’est donc bien la question du redémarrage du transport aérien qui est en jeu : « Sans solutions rapides, les difficultés de trésorerie des aéroports ne permettront plus d’assurer dans les prochaines semaines le paiement des sociétés de sûreté, et par conséquent le redémarrage du trafic« . 

En outre, en 2021, les aéroports devront également faire face, en plus de l’impact du déficit de financement 2020 sur la taxe d’aéroport, à la baisse prévisible du trafic passager. Pour ceux-ci, cette situation « entraînera à l’avenir une augmentation insoutenable de la taxe d’aéroport et donc une dégradation très forte de la compétitivité des aéroports français soumis à la concurrence de leurs homologues européens ».