Azul veut créer une major sud-américaine avec Latam

0
454

L’offre de rachat par la compagnie brésilienne est perçue comme hostile par le groupe né de la fusion de la brésilienne TAM et chilienne Lam, qui finalise un plan pour sortir du chapitre 11.

Le PDG d’Azul, John Rodgerson, a accordé une interview au quotidien chilien Diario Financiero, ce mardi, dans lequel il a annoncé souhaiter faire l’acquisition de sa rivale Latam, et ainsi constituer un géant sud-américain. Une proposition en ce sens a été présentée au tribunal des faillites américain, auprès duquel le principal transporteur sud-américain s’est déclaré en faillite et s’est placé sous le Chapitre 11, en mai 2020, une protection lui permettant de se mettre à l’abri de ses créanciers. Latam Airlines Group, né en 2016 de la fusion de la brésilienne TAM avec la chilienne LAM, est en train de finaliser un plan de réorganisation et de financement pour sortir de la crise. Et il a déjà réagi à la proposition d’Azul en déclarant que cette offre publique de rachat était hostile.

Une telle acquisition permettrait à Azul d’acquérir une compagnie qui transportait quatre fois plus de passagers qu’elle avant la crise, déployée au Brésil, au Chili, au Pérou, en Colombie, en Équateur et aux États-Unis. Le nouveau groupe détiendrait la moitié du marché sud-américain et près de 58 % du marché brésilien, ce qui ne manquerait pas de se traduire par des demandes de contreparties de la part des autorités de la concurrence. On rappellera également que Latam a noué des partenariats stratégiques avec Delta Air Lines et Qatar Airways, et quitté Oneworld sans être entré dans une autre alliance (on pouvait penser à SkyTeam) quand la crise sanitaire est arrivée. Azul est pour sa part partenaire de United Airlines et TAP Air Portugal.

Précisons que Latam n’est pas la seule compagnie sud-américaine à s’être placé sous la protection du chapitre 11 pendant la crise. C’est le cas également de la colombienne Avianca, laquelle a adopté un plan de restructuration – toujours à l’étude – et pourrait se rapprocher de la low-cost chilienne Sky Airline, la principale rivale de Latam Chile.