Baromètre American Express 2012 : les PME-PMI tirent la croissance des dépenses

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Si la période n’est pas évidente, l’industrie du voyage d’affaires européen parvient malgré tout à traverser la crise. Tel est le constat du Baromètre d’American Express lors de la première journée de l’EVP, le 19 novembre 2012. Cette année, l'étude a été menée auprès de 567 entreprises européennes (contre 260 l'année dernière) représentant 4 segments : les TPE 0 à 250k€, les budgets voyages entre 250 à 3 millions d'euros, au delà de 3 millions d'euros et le secteur public.

Baromètre American Express 2012 : les PME-PMI tirent la croissance des dépenses
Cette année, le volume des dépenses d’affaires avoisinera les 127 milliards de dollars en Europe. Cependant la croissance des budgets a été faible, elle a augmenté globalement de 1 % «Mais la situation en Europe est contrastée. Ce sont surtout l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe qui tirent la croissance avec une augmentation des dépenses en 2012 de plus de 2 %», précise Eric Audoin, Président directeur Général d’American Express France. Sans surprise, les pays du sud fortement touchés par la crise ont connu plus de difficultés, «Mais pas seulement, le Royaume-Uni fléchit aussi cette année entre 1 % et 2 %», ajoute t-il.

Les PME-PMI tirent la croissance
Autre fait révélé par cette étude, ce sont les PME-PMI qui ont eu connu la croissance la plus significative pour leurs dépenses Corporate Travel avec 1,6 %. Les grands groupes qui tiraient la croissance l’année dernière sont eux maintenant en recul. «Ce sont les secteurs de l’Energie, du luxe et de l’industrie manufacturière qui enregistrent les plus fortes croissances. En revanche le secteur de santé affichent cette année une baisse». Ainsi toutes structures confondues, 63 % des sociétés ont un budget stable, soit le double en 2 ans. «Malgré la crise, il n’est pas question pour les entreprises d’arrêter de se déplacer», assure le Président directeur Général d’American Express France.

Les entreprises tentent de faire des économies
Le temps est aux économies, et le business travel n’y échappe pas. Les entreprises adoptent différentes stratégies d’optimisation. En premier lieu, la réservation à l’avance reste le moyen privilégié des sociétés pour baisser leurs coûts «Cela permet de faire jusqu’à 25 % d’économie sans modifier le confort du voyageurs», explique Eric Audouin. Le deuxième moyen plébiscité par les entreprises est le recours au meilleur tarif lors de la réservation remontant ainsi de 4 places par rapport à l’année dernière. «Il faut rester prudent car s’il est financièrement intéressant, il peut être contreproductif. Il cache en effet de nombreux coûts cachés comme les frais d’annulation». La troisième marche du podium est tenue par l’utilisation du online, particulièrement appréciée par les PME.

La politique voyage évolue
Le durcissement de la politique voyage occupe la 7ème position des leviers d’optimisation. 80 % des entreprises en ont une, et les deux tiers d’entre elles ont une adoption au dessus de 70 %. Elle a néanmoins évolué. L’hôtel devient cette année la première composante des PVE pour 88 % des sociétés, devant l’aérien. Il n’était qu’en 6e position en 2011. «Compte tenu des difficultés de consolidation et de contrôle de l’hébergement, la politique voyage reste encore le moyen le plus efficace pour maîtriser les coûts». La sécurité et le contrôle de la politique sont des points devenus très importants pour les entreprises avec respectivement 82 % et 87 %.

Perspectives
Il n’est pas simple de faire des prévisions surtout dans le contexte actuel. Mais le baromètre d'American Express Voyages d'Affaires a tout de même fait le point sur ce qu'il fallait attendre pour le secteur en 2013 et les années suivantes. En 2013, l’attentisme va se renforcer. 71 % des entreprises prévoient de garder un budget stable l’année prochaine et seulement 16 % devraient l’augmenter (contre 23 % précédemment)
Les prix de l’aérien devraient faiblement croître surtout sur le court et moyen courrier (2 % en Classe eco et 1 % en Business). Le coût de l’hébergement devrait seulement grimper de 1 % à 4 %. Les sociétés européennes devraient également porter leur regard avec plus d’insistance vers l’étranger. 52 % des sondés comptent augmenter leur budget pour se développer vers l’international en 2013. Suivant cette tendance, en 2020, la chine pourrait être le deuxième débouché de la France, après l’Allemagne. Ce déplacement vers l’international risque de générer plus de complexité pour les PVE comme le coût, l’optimisation des dépenses ou encore la sécurité.