Billets d’avion, les compagnies sont généralement plus chères sur le net

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Une récente étude de l'institut des sciences et de la technologie du MIT démontre que plus de 66 % des tarifs publiés sur les sites internet des compagnies aériennes sont plus élevés que sur les comparateurs. Une anomalie qui s'explique par la piètre qualité des algorithmes utilisés par les transporteurs. A l'exception des low cost, le marketing aérien doit revoir sa copie digitale.

Pourquoi les PME/PMI américaines font-elles aujourd'hui le choix d'acheter en direct leurs billets d'avions ? Simplement parce que le best buy est sur les comparateurs et rarement sur les sites internet. Prenons l'exemple d'un Paris/New York, départ le 6 novembre et retour le 11 du même mois. Sur le site d'Air France, le meilleur prix affiché est de 793 €. Même recherche sur Kayak qui nous redirige - une fois le choix fait - vers E-dreams. Tarif annoncé par le comparateur: 637 €, soit 56 € de moins. Le prix du taxi entre Paris et CDG.
 
Au-delà de cette expérience, c'est la maîtrise du prix par les compagnies qui pose question. Comment le comparateur peut-il être moins cher que la compagnie elle même ? La réponse, selon les scientifiques, est plus dans le marketing que dans l'algorithme. La "réassurance" offerte par la compagnie aérienne, qui offre ainsi la certitude d'acheter au bon endroit, explique en partie cette approche tarifaire. Mais au-delà, c'est la gestion de stocks et les accès GDS qui font souvent la différence. Le prix net (hors frais de service) devient alors la référence du comparateur. Pour peu que le yield de la compagnie soit médiocre, on comprend mieux pourquoi le prix varie.
 
Idem pour les SBT, où certains tarifs sont volontairement affichés plus élevés que sur un comparateur de base. Expédia business a été créé aux USA après que des clients aient demandé pourquoi les tarifs aériens de leurs SBT étaient plus élevés que sur Expédia. Et ce, malgré Egencia en charge de l'activité business du groupe.
 
Au final, l'étude constate des différences de tarifs qui peuvent aller jusqu'à 28% par rapport au prix affiché sur le site de la compagnie. Mais les chercheurs constatent également que les compagnies comment à jouer le phénomène inverse, en garantissant le prix le plus bas. La bataille du tarif est loin d'être nouvelle même si, c'est le constat, ce ne sont pas les transporteurs aériens qui sont pour l'instant les mieux placés.