L’aviation suisse entravée par la saturation des ses aéroports

67

L’aviation civile suisse est d’une efficacité et d’une qualité supérieures à la moyenne par rapport à ses concurrentes étrangères, reconnaît la première étude de monitoring commandé par l'Office fédéral de l'aviation civile, Aerosuisse, Skyguide (service suisse de la navigation aérienne), Swiss, et la Swiss International Airport Association. Mais l'étude met en garde : son développement est freiné par la saturation de ses infrastructures et des réglementations très strictes en vigueur dans le pays, ce qui pourrait nuire à sa compétitivité sur la scène internationale.

Pour ce rapport publié le 6 novembre 2012, "L'aviation civile suisse est compétitive dans de nombreux domaines". Il met en avant, par exemple, le grand nombre de passagers qui empruntent les transports en commun pour se rendre dans les aéroports, ainsi qu'un niveau de sécurité supérieur à la moyenne. Mais il pointe aussi des points faibles. Il souligne entre autres que les infrastructures de l'aviation suisse arrivent à saturation. Selon le document, la plupart des installations étrangères étudiées disposent d'un système de pistes parallèles ou vont prochainement en avoir un, au contraire de la Suisse. A Zurich, le projet a été rejeté. La plate-forme de Genève arrive à la limite de ses capacités. Pour les experts, le seul aéroport national helvétique qui possède encore des réserves de capacité est celui de Bâle-Mulhouse, mais il n’est pas conçu pour fonctionner comme un hub intercontinental. Ils relèvent aussi que les règlementations restrictives des mouvements aériens nocturnes et l'interdiction de survoler le territoire allemand sont des obstacles opérationnels nuisant à la compétitivité du secteur aérien helvétique.
De plus, le rapport a identifié sur le plan des conditions-cadres politiques et fiscales des éléments qui affaiblissent aussi la position des entreprises de l'aviation par rapport à certaines concurrentes, par exemple les indemnités à verser pour les nuisances sonores occasionnées ou la prise en charge de certains frais de sûreté par les pouvoirs publics.