Ateliers AFTM-Amex GBT : NDC et libéralisation du rail au menu !

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Des responsables d’American Express GBT sont revenus sur le nouveau standard NDC et l’ouverture du marché du ferroviaire à la concurrence en Europe, dans le cadre de la nouvelle formule des Ateliers de la Connaissance de l’AFTM.

Avec le changement de format, les événements de l’AFTM (Association française du Travel Management) se concentrent désormais sur une journée par mois et dans un lieu unique. La première s’est déroulée ce jeudi dans les salons du Barrière Le Fouquet’s Paris. La deuxième session des Ateliers des Connaissances AFTM – AMEX GBT avait pour thème «Les tendances du voyage d’affaires 2020». Antoine Delesalle, directeur des ventes France chez American Express Global Business Travel, et Jérome Colivet, Head of Supplier Relations chez Amex GBT, ont abordé deux sujets d’actualité, NDC d’une part et la libéralisation du rail en Europe d’autre part.

Sur le premier sujet, Jérome Colivet a d’abord noté la mauvaise compréhension de NDC (pour New Distribution Capability) par de nombreux acteurs du secteur. Cette norme créée par IATA permet d’enrichir le contenu proposé par les compagnies aériennes. C’est un format standard de langage XML et non un outil point de vente ou d’une connexion directe, a-t-il rappelé, soulignant la part encore très faible de l’offre NDC au sein des GDS et autres agrégateurs. “C’est encore marginal. Mais avec de nouveaux contenus et services, NDC va devenir de plus en plus présent” a avancé Jérôme Colivet, précisant que GBT entendait distribuer l’intégralité du contenu des compagnies aériennes, traditionnel ou NDC, à travers un accès unique. Il a ensuite commenté des visuels permettant de découvrir une réservation NDC de bout en bout en direct sur l’outil Neo. En conclusion de l’intervention sur NDC ont été soulignés ses impacts sur le pilotage, au niveau de la politique voyage, des services annexes, de l’affichage sur OBT des conditions inclues dans les tarifs, des statistiques, de la stratégie contenu avec sa TMC.

L’autre sujet, “Libéralisation du rail, à quoi s’attendre”, est lié au calendrier imposé par Bruxelles pour libéraliser le secteur du ferroviaire, avec la mise en concurrence sur les lignes domestiques françaises optionnelle depuis quelques jours sur le TER, possible dès début 2021 sur la grande vitesse, et expérimentée sur des lignes Intercités probablement en 2022. La France fait en effet partie des pays ayant attendu le dernier moment pour introduire la concurrence sur ses lignes domestiques. Antoine Delesalle et Jérome Colivet sont revenus sur les marchés où elle est déjà une réalité, parfois concentrée sur la grande vitesse dans certains pays, et sur le régional dans d’autres… Mais avec toujours un trafic qui augmente à mesure que l’offre progresse. Autres constats, la concurrence améliore le service et la ponctualité. En Allemagne, 84% du matériel roulant a été renouvelé depuis l’ouverture à la concurrence.

La concurrence se traduit aussi par une montée en gamme et de nouveaux services (Wifi, service de repas à la place…). Et on peut penser (ou pas) que la SNCF améliore déjà son offre en vue de l’arrivée de la concurrence. Dernier point soulevé par Jérôme Colivet, la sécurité. “Les pays qui ont libéralisé le secteur sont déjà les plus sûrs, notamment le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas et l’Allemagne”. En revanche, le bilan est plus mitigé en matière de prix. Ainsi, outre-Manche, les tarifs ont fortement augmenté, hausse liée pour partie à la diminution des subsides de l’Etat.

Jérôme Colivet prévoit une ouverture rapide du marché français à la concurrence, en raison de son retard. Mais il table sur une évolution plus rapide au niveau du ferroviaire régional, avec le système d’appel d’offres pour choisir un opérateur par région. Ce dernier prendra en effet des risques limités vu le cahier des charges très précis et l’exploitation de trains appartenant aux régions. Sur la grande vitesse en revanche, le risque pour les nouveaux entrants sera bien supérieur…

Antoine Delesalle a conclu sur les enjeux de cette libération pour les acteurs du voyage d’affaires. “Il est difficile d’anticiper sur l’aspect contractualisation aujourd’hui (…). Les OBT devront de leur côté faire les efforts de connexion et d’accès au contenu des nouveaux acteurs”.