Les centres de congrès et parcs des expos fauchés par la crise sanitaire

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Une récente enquête Coach Omnium porte sur la situation des centres de congrès et parcs des expositions, en France. Un éclairage sur une réalité bien sombre…

L’enquête, réalisée en septembre 2020, a été adressée à l’ensemble des centres de congrès et parcs des expositions français, sachant que certains sites sont gérés conjointement. « Les retours ont été moins nombreuses que d’habitude », nous précise Perrine Edelman, de Coach Omnium. Ce fait constitue une première information : de nombreuses structures n’ont pu être jointes étant soit fermées, soit avec des équipes en télétravail.
Au final, ce sont 88 établissements répondants, globalement représentatifs de l’offre en France, qui nourrissent cette enquête « point d’étape ».

L’objectif : apporter des tendances fiables et éclairantes sur la situation des centres de congrès et parcs des expositions, et sur les conséquences de la crise du
Covid-19 sur leur activité.

La crise sanitaire du Covid-19 avec les interdictions de grands rassemblements, suivie par
une crise économique qui ne fait que débuter, ont complètement sonné les professionnels
de l’événementiel qui ont vu des annulations en cascade de leurs manifestations
programmées, parfois de longue date.
La demande sur le marché du MICE a fondu comme du beurre dans un four. 3/4 des
professionnels interrogés par Coach Omnium estiment que leur chiffre d’affaires reculera
de plus de 50 % en 2020, par rapport à 2019. Ce sera même plus de 70 % de pertes
d’activité pour 27 % de ces gros opérateurs.

Cette enquête met des chiffres sur ce constat que tout le monde cernait déjà. En cela, les
palais et centres de congrès, les centres de conférences et les parcs des expositions ont été les premières victimes de cet empêchement généralisé. Il s’en est suivie une chute vertigineuse, voire un arrêt complet de l’activité de ces structures.

Perplexité et manque de visibilité

Du côté des professionnels de parcs des expositions et de centres de congrès interrogés par Coach Omnium, la perplexité est à son comble. Le pessimisme est généralisé, tant
on est dans le flou, sans aucune visibilité sur l’avenir, à court et moyen termes.
S’ils savent que la crise sanitaire va continuer à impacter le secteur, c’est sans compter
sur la crise économique qui arrive et qui aura indubitablement des répercussions délétères sur leur activité, plus ou moins durablement.

De nombreuses entreprises qui commandent des conventions et congrès, des
séminaires, tout comme des exposants dans les salons et expositions, vont soit tout
simplement déposer leur bilan, soit être dans la nécessité de réaliser de nombreuses
économies et des arbitrages budgétaires. Cela se traduira, d’après les professionnels interrogés, par des réductions de réunions externes), des diminutions de nombre de participants et de durée de manifestation, la suppression de certaines prestations annexes (soirées, cocktails, animations, activités périphériques, etc.).

En cela, les très nombreux sous-traitants (traiteurs, régies, sociétés de sécurité, fleuristes,
sociétés d’hôtes/hôtesses…) et prestataires connexes (hôteliers, restaurateurs, taxis…)
seront également affectés, et le sont déjà cruellement. Comme dans les précédentes crises
économiques, notamment celle de 2008-2009 —, les dépenses en MICE sont les premières que l’on rogne. Elles ne sont pas forcément considérées comme prioritaires ou indispensables.

POINTS SAILLANTS

• ANNULATIONS ET REPORTS DE MANIFESTATIONS : La totalité des centres de
congrès et parcs des expositions ont vu de très nombreuses manifestations programmées,
reportées ou supprimées (voir graphique page suivante).
• REPORTS : La plupart des reports seront engagés sur 2021. Dans 1/4 des cas, aucune
date de report n’était fixée par les commanditaires.
• POUR LES MANIFESTATIONS MAINTENUES : Suppressions de cocktails, soirées et
activités périphériques, limitation du nombre de participants, visio-conférences, réduction de
la durée…
• INVESTISSEMENTS PROGRAMMÉS : 6 fois sur 10, les investissements prévus seront
ajournés ou supprimés à cause de la crise économique faisant suite au Coronavirus.
• 19 % des professionnels restent optimistes sur le marché des MICE, contre 87 % fin
2019 (avant la crise sanitaire). 53 % sont pessimistes. 26 % ont un avis neutre, n’ayant
aucune visibilité sur l’avenir

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