La SNCF donne des ailes aux grévistes d’Air France

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Un chiffre continue d’animer la lutte sociale chez Air France : 6%. C’est le montant de l’augmentation demandée à la direction qui refuse formellement cette hausse des salaires sous peine de mettre en péril l’équilibre financier de la compagnie. Pour l'heure, la grève coûte environ 25 millions d'euros par jour à la compagnie.

Pour le personnel au sol, comme pour les pilotes, c’est la pression sociale qui pourrait faire basculer le conflit. Avec la SNCF en fer de lance, le moral des syndicats et au plus haut. "Nous voulons faire pression sur la direction d’Air France pour lui montrer que les salariés ne sont pas taillables et corvéables à merci", souligne un représentant syndical qui reprend : "Nous avons traversé une période de vaches maigres où l’on nous a demandé des efforts. Aujourd’hui, au vu des résultats financiers, nous attendons un geste fort de la direction d’Air France".

Et la menace est claire : "Nous sommes prêts à cesser le travail plus durement si la direction ne fait pas un geste significatif en faveur des salaires", explique un délégué CGT du personnel au sol d’Air France qui appelle de ses vœux une grève illimitée dès la mi-avril. Pour l'heure, un nouveau mouvement est programmé samedi 7 avril prochain. Mais en rejoignant la position des pilotes, qui ont programmé un nouveau mouvement les 10 et 11 avril, la plupart des syndicats estiment que seule une pression accrue sur la direction pourra permettre l’obtention d’une hausse des salaires d’a minima 4,5%. L'idée d'une grève illimitée commence à s'installer dans les esprits.

"Impossible", a rappelé Franck Terner, le DG d'Air France dans le Figaro "Augmenter tout le monde de 6 %, c’est alourdir les coûts de 240 millions d’euros. Avec les autres mesures, cela revient à distribuer 440 millions alors qu’Air France réalise 590 millions de résultats".

Pour le SNPL arc-bouté sur les 6 % de hausse salariale, l’argument fourni par la direction d’Air France ne tient pas. "Cette augmentation ne mettrait pas en péril les comptes de la compagnie qui continue à s’améliorer" selon eux en raison "d’une meilleure productivité et d’une baisse des coûts d’exploitation". Le bras de fer continue.