Vol Rio-Paris : les juges ont terminé leur enquête. Air France en correctionnel ?

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Les juges chargés d’enquêter sur le crash du vol Rio Paris ont refermé leur instruction. Un procès aura sans doute bientôt lieu, il reste à savoir qui sera accusé.

Qui est responsable du crash du vol Rio-Paris qui a tué 228 passagers et membres d’équipage dans la nuit du 1er juin 2009 dans l’Atlantique ? C’est toute la question à laquelle cette instruction devait mener. Elle est maintenant terminée, c'est ce que les juges ont indiqué ce mercredi 2 juillet aux parties civiles, qui espèrent assister bientôt à un procès. Selon Alain Jakubowicz, l'un des avocats de l'association Entraide et Solidarité AF447 interrogé par L’AFP au Tribunal, les juges d'instruction «nous ont très fortement laissé entendre qu'Air France et Airbus», mis en examen pour homicides involontaires dans ce dossier, «seront renvoyés en correctionnelle, à tel point que c'est pour nous une certitude». Une première expertise, présentée en juillet 2012 aux victimes, avait expliqué l'accident aérien par des erreurs humaines, des défaillances techniques mais aussi des procédures inadaptées.

Une contre-expertise, récemment versée au dossier et datée du 30 avril, considère que l’équipage a mal réagi mais que les instructions d’Air France étaient peu claires malgré les défaillances répétées des sondes Pitot, considérées comme étant à l’origine de l’accident. Air France a immédiatement demandé l’annulation de cette contre-expertise. Il reste à savoir maintenant quelles sont officiellement les conclusions des juges.

Air France a réagi à son possible renvoi en correctionnel

De son côté, la compagnie s’étonne de cette information alors qu’elle n'a pas eu connaissance de charges précises susceptibles d'être retenues contre elle par la justice. Elle a tenu à préciser quelques règles essentielles de droit, à savoir : « qu'avant tout renvoi devant un Tribunal, la loi offre aux parties un délai de trois mois à compter de la notification par les juges d'instruction de l'avis de fin d'information pour déposer de nouvelles observations et le cas échéant formuler une demande de non-lieu ».

Air France précise également que le dossier pénal ne pourra être utilement examiné au fond par un Tribunal tant que la Chambre de l'Instruction de la Cour d'Appel de Paris ne se sera pas prononcée sur le recours en nullité déposé par la Compagnie du rapport de contre-expertise judiciaire demandé par Airbus.