Il faut fermement s’opposer à la sinistrose économique

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Depuis quelques jours, pas une chaîne de télévision, pas un journal, pas un seul site Web consacré à l'économie n'a fait l'impasse, et à juste titre, sur la crise économique que traverse actuellement l'Europe. Depuis 48 heures, nous évoquons la faillite de banques françaises, la fermeture d'entreprises européennes voire même le retour au Franc dont personne ne veut expliquer comment il pourrait se faire.

Personnellement, je ne suis pas très différent des autres responsables d'entreprise même si je sais que les gros peuvent tenir plus facilement que les microbes que nous sommes. Cette situation "médiatique" m'angoisse, m'inquiète et me stresse. De quoi demain sera-t-il fait ? Comment vont vivre nos entreprises et nos salariés ? Sommes-nous finalement à l'avant-veille d'une crise économique mondiale que nous mettrons des années à passer ? Ce qui est certain, c'est qu'à force de s'en convaincre, jour après jour, nous risquons de tomber lentement mais sûrement dans une sinistrose qui ne va pas favoriser nos affaires au quotidien.
Je ne sais pas comment tout cela s'interprète autour de vous, mais depuis quelques jours, il m'est difficile de croiser un chef d'entreprise qui ne me demande pas la mine contrite comment vont mes affaires. Derrière cette question anodine, on aborde les grands sujets du moment : la crise que nous traversons, les élections présidentielles qui arrivent, les législatives qui suivent et l'été qui viendra couronner tout cela. "Voyez-vous, me dit un interlocuteur, nous allons rentrer dans une léthargie économique jusqu'au mois de septembre 2012, élections présidentielles obligent ". Triste constat. "D'autant" ajoute t-il immédiatement "qu'il nous faudra passer sans encombre ces neuf mois en faisant le dos rond. Ni dépense, ni investissement". Et tant qu'à en ajouter, je voudrais vous citer le représentant d'une grosse compagnie aérienne européenne implantée en France qui me disait que lui aussi "avait fait des prévisions très pessimistes, éloignés de celles fournies par les organisations internationales, et qui, en résumé, s'appuyaient sur un ralentissement important du trafic aérien ces 8 prochain mois". Pourquoi huit ? Je n'en sais toujours rien.
Il est clair que dans beaucoup d'entreprises, le voyage est la passerelle essentielle à l'activité économique. C'est parce que l'on vend le plus souvent au son du canon que bien des entreprises américaines ou asiatiques ont compris que le business ne se faisait plus en fonction d'une humeur économique à un instant T mais dans la réalité des faits, la continuité des relations commerciales et avec la persévérance indispensable pour convaincre. Facile à dire. Facile à écrire. Et finalement, facile à faire !
Aujourd'hui, c'est incontestablement sur le terrain du business international que va se jouer l'avenir économique de la France. La mondialisation a largement rétréci la terre. Je n'ai pas le sentiment que nous sommes plus mauvais que les autres. Moins productifs ou moins créatifs. Je pense seulement que l' ennemi, c'est incontestablement cette sinistrose ambiante. Et si vous me sentez perdre le moral. N'hésitez pas : un bon coup de pied au c... et je repartirais. Promis !

Marcel Lévy