Sûreté aérienne : différencier les passagers pour mieux les protéger ?

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Face au renforcement des mesures de sûreté et à l'augmentation du nombre de passagers aériens, les aéroports sont obligés de revoir leur politique de sûreté. Parmi les pistes envisagées, la stratégie de différenciation qui consiste à concentrer les efforts de recherche sur les passagers potentiellement les plus dangereux. Un sujet sur lequel s’est penché un chercheur de la Montpellier Business School.

Paul Chiambaretto est professeur de marketing et stratégie à Montpellier Business School et chercheur associé à l'Ecole Polytechnique. Spécialiste du transport aérien, il publie aujourd’hui dans La Tribune une… tribune sur les conséquences des attentats pour la sûreté et la circulation dans les aéroports. La situation, reconnait-il, est de plus en plus complexe à gérer et il propose une analyse des coûts-bénéfices avec un calcul surprenant : "une vie humaine « vaudrait » entre 8 et 15 millions de dollars. Ainsi, les auteurs de l'article notent que pour compenser les 100 milliards de dollars dépensés chaque année aux Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme, il faudrait que le terrorisme fasse a minima 7000 morts par an".

Sa réponse : celle de Iata, qui consiste à concentrer les ressources "sur les activités et les passagers les plus risqués, en s'appuyant sur les données des passagers pour mettre en place une véritable gestion des risques passagers". Des contrôles au faciès ? Imaginons les choses dans l'autre sens, en facilitant le transit des passagers connus, type voyageurs d’affaires. Finalement ce que voulait faire parafe, aujourd’hui très encombré puisque tous les passeports biométriques peuvent – a priori – passer les contrôles automatiques. Réinstaurer une sélection ? Une piste à creuser.