Carolina Garcia Posada : « Dès qu’Aeromexico disposera de son premier Dreamliner, il sera en service entre la France et le Mexique »

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Alors que les relations économiques entre la France et le Mexique sont en plein essor, la compagnie Aeromexico poursuit, elle aussi, son développement en France. Nouveaux appareils à venir, changement d'horaires pour optimiser les voyages au Mexique et relations soutenues avec les entreprises françaises présentes en Amérique Centrale, voila autant de bonnes raisons pour Carolina Garcia Posada, la Directrice Générale France, d'évoquer avec DeplacementsPros.com les grandes lignes des actions qu'elle mènera en 2012.


DeplacementsPros.com : Que représente aujourd'hui Aeromexico en France ?

Carolina Garcia Posada : Aeromexico, c'est deux vols par jour entre Paris et Mexico. Un vol assuré en propre par la compagnie et l'autre en code share avec Air France. Nous avons 51 sièges bloqués sur le vol d'Air France qui dispose du même allotement sur notre vol. Il y a 44 sièges en éco et 7 en business. Depuis le 1er avril, le vol opéré par Aeromexico se fait de nuit. Nous décollons à 23h30 pour arriver à 5h40 à Mexico ce qui permet aux voyageurs d'affaires d'avoir une journée de travail entière dès le premier jour d'arrivée. De là, les voyageurs d'affaires français bénéficient de 43 correspondances vers l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale, et de 15 autres vers les USA. Le retour se fait à 22h50 de Mexico pour une arrivée à 17h50 le lendemain. Pour mémoire, il y a environ 12 heures de vol entre la France et le Mexique. Vous remarquerez que dans les deux cas, les vols de nuit optimisent largement le temps de travail sur place ce qui permet de raccourcir le séjour sans nuire au repos du voyageur d'affaires. Enfin, sachez qu'Aeromexico transporte 98 000 personnes par an et que nous visons les 100 000 passagers pour 2012. En répartition, cela donne 38 % pour le business et 62 % pour le loisir.

DeplacementsPros.com : Vous avez fait le choix de Boeing, pas de l'A380, pourquoi ?

Carolina Garcia Posada : La Direction de la compagnie a souhaité, pour des raisons évidentes de coûts de n'exploiter qu'une seule famille d'appareils, d'où le choix de Boeing. Nous allons d'ailleurs être équipés de 787 et je peux vous dire que la première mise en circulation de cet appareil se fera sur la ligne entre Paris et Mexico. De fait, nous n'allons pas acquérir de très gros porteurs ou multiplier le nombre de rotations quotidiennes. Nous préférons augmenter la capacité au départ de Paris. Aujourd'hui nous exploitons des B767-200 et nous attendons prochainement l'arrivée des B767-300. Ce sera en place en 2012. Le Dreamliner devrait arriver en 2013.
L'autre point que je voudrais également souligner, c'est la fable densité de nos appareils, bi classes, avec 165 sièges en classe éco et 30 en classe affaires. Petit détail, en classe éco nous sommes en 2-3-2 ce qui est très rare aujourd'hui. Pour la business, nous avons conservé le 2-2-2 qui plait beaucoup aux voyageurs d'affaires.

DeplacementsPros.com : Comment êtes vous distribués en France ?

Carolina Garcia Posada : Nous avons des contrats corporate avec environ une quarantaine d'entreprises françaises. Nous travaillons avec des sociétés qui font au moins 40 000 € de CA sur la ligne. Ces accords sont construits autour de tarifs privilégiés établis en fonction du volume de voyages. Au delà, nous privilégions beaucoup les réeaux, que ce soient les TMC comme Amex ou CWT mais aussi les indépendants comme AS Voyages ou d'autres. Il faut dire que nous n'avons pas des dizaines de classe de réservation. A peine 3 en business pour tenir compte du besoin de flexibilté. Je crois que la guerre des prix n'est pas une bonne chose, ni pour nous, ni pour nos clients. La qualité de service a un prix minimum qu'il ne faut pas chercher à baisser sans arrêt sinon la qualité en pâtit.

DeplacementsPros.com : Vous semblez confiante pour 2012, malgré les craintes des autres compagnies aériennes ?

Carolina Garcia Posada : Nous avons toujours veillé à conserver une analyse réaliste de nos moyens et des besoins de nos clients. C'est cette adéquation qui nous permet d'offrir un service de qualité à des tarifs compétitifs. Il semblerait que cette politique porte ses fruits en France, ce dont je me réjouis. Mais je suis consciente que le monde du transport aérien est toujours sensible aux aléas économiques, climatologiques ou sociaux. Nous essayons de les prévoir, de les anticiper ou au moins de les gérer. C'est l'une des qualités qui est reconnue par nos clients. Cela explique sans doute cet optimisme pour les prochains mois. Je suis optimiste mais prudente.

Propos recueillis par Marcel Lévy