En Autriche, la politique peut-elle freiner le développement du Mice?

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C'est une question qui s'était posée après les arrestations massives en Turquie suite au coup d'Etat. Plusieurs acheteurs avaient manifesté leur mécontentement en boycottant Turkish Airlines. Difficile de savoir si le résultat a été à la hauteur de leurs attentes. Avec l'arrivée de l'extrême-droite en Autriche, ce sont les agences événementielles qui craignent pour la destination.

Difficile d'avoir ce matin un commentaire "officiel" au sein des agences événementielles sur ce qui est pourtant évoqué depuis 3 ou 4 jours par les clients. Si certains acheteurs ne veulent pas mélanger "politique" et voyages ou Mice, d'autres entreprises, au contraire, veulent mettre leurs idées en adéquation avec le choix des destinations pour leurs prochains événements.

L'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir en Autriche, et son installation au sein de trois ministères régaliens, n'est pas de nature à laisser sans avis les acheteurs ou les organisateurs d'événements. "Il est clair que si les clients manifestent leur opposition à un séjour en Autriche nous ne chercherons pas à les convaincre", explique le patron d'une agence spécialisée dans l'incentive et de reconnaître : "Nous organisons souvent des opérations pour des comités d'entreprise, pilotés par des syndicats, qui nous ont déjà fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas se rendre en Autriche ces prochains mois".

Il est encore bien trop tôt pour dire si les effets politiques auront des conséquences sur le choix de la destination autrichienne. Plusieurs interlocuteurs le pensent et prévoient déjà de ne pas proposer la destination pour le printemps. "Si le sujet devient sensible, nous formulerions par nous même d'autres propositions à nos clients", remarque un voyagiste spécialisé sur l'Europe. Seule certitude, pour les voyages de printemps organisés là aussi le plus souvent par des comités d'entreprise, le choix de l'Autriche ne sera pas prépondérant. Mais comme l'explique notre interlocuteur : "Ne tirons pas de conclusions trop hâtives sur la situation politique. Nous avons eu en France les mêmes craintes".