Les DAF’S optimistes pour 2013

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Etonnant mais bien réaliste, le résultat de l'étude American Express Global Corporate Payments et CFO Research menée auprès de 500 Directeurs Administratifs et Financiers à travers le monde qui annonce un certain optimisme économique pour 2013. Si la croissance n'est pas le seul objectif des entreprises qui veulent stabiliser leurs résultats, force est de constater que le contrôle des coûts reste une priorité..

Selon l'enquête, une majorité de DAFs s’attend à une croissance de leur pays pour l’année à venir principalement en Amérique du Sud à 81% ainsi qu'en Asie-Pacifique pour 80% du panel. Mais cet optimisme est plus partage en Europe ou seuls 48% partagent globalement cette vision. Avec des extrèmes : l73% des Dafs allemands sont optimistes contre 39 % de Français seulement. En ce qui concerne l'acquisition de nouveaux clients, la concentration des efforts sur les marchés domestique est forte : 57% pour le Japon, 53 % pour l’Amérique du Nord ou 50 % pour l'Argentine (50%). La Chine reste concentrée sur les marchés émergents (55%) suivie par l’Espagne (35%). La France, reste équilibrée entre son marché domestique (27%), les pays développés (27%) et les pays émergents (32%). Et particulièrement en Chine, marché sur lequel 4 DAFs français sur 10 pensent le plus développer leur activité pour l’année à venir. Les marchés émergents font l’objet de toutes les attentions de la part des DAFs en matière de vente et de distribution (50%) – notamment en Inde et en Chine, pour les sites de production (63% et 65%), là où la France se concentre essentiellement sur la recherche de matières premières (57%).

Comme à chaque étude sur le sujet, la peur "politique" reste forte dans l'analyse économique. L’Espagne, Hong Kong et les Etats-Unis sont les plus nombreux à déclarer que le climat politique aura un impact certain ou très négatif sur la croissance économique de leur pays. En France, ce chiffre atteint 82% si l’on tient compte des DAFs affirmant que le contexte politique impactera un peu, voire beaucoup, la croissance dans l’hexagone. Par ailleurs, les DAFs d’Inde (56%), du Japon (53%) et de France (52%) ont déclaré avoir perdu en visibilité sur l’horizon économique ces deux dernières années, en raison de la volatilité des marchés. Ce sont les DAFs chinois qui sont les plus nombreux à penser que leurs résultats vont diminuer (73%), suivis par les brésiliens (57%). Enfin, alors qu’à l’échelle mondiale, plus d’1 DAF sur 2 pense augmenter sa masse salariale dans l’année qui vient, l’Europe est à contre courant notamment avec l’Espagne qui s’attend à réduire ses effectifs pour 77% des DAFs, le Royaume Uni (53%) et la France (32%).

A l’échelle mondiale la plupart des DAFs (56%) prévoient des dépenses et investissements modestes pour l’année à venir quitte à nuancer la profitabilité, la France met l’accent sur le contrôle des coûts pour préserver cette profitabilité (48%) loin devant la moyenne mondiale (31%).

Parmi les domaines d’investissement, la majorité des DAFs interrogés ont déclaré qu’ils investiraient davantage dans le marketing et les ventes (54%) ainsi que l’efficacité des process de production (48%), alors qu’en France, c’est le développement de nouveaux produits et services que l’on privilégie (48%).

Concernant les dépenses hors production, ce sont surtout les dépenses informatiques qui se distinguent avec 39% des DAFs qui pensent qu’elles vont augmenter dans l’année à venir.
Enfin, si la tendance semble être l’augmentation du budget voyages pour plus d’1 DAF sur 2 (la Chine en tête à 84%), la France (35%) et l’Espagne (39%) sont plus sensibles au potentiel d’économies dans cette famille d’achat. A noter que les motifs de déplacement restent principalement la conquête et fidélisation clients pour près d’1 DAF sur 2.

Par ailleurs, si 44% des DAFs dans le monde déclarent qu’ils s’appuieront sur une partie de leur trésorerie (la Chine en tête), un quart (26%) des DAF français pensent y avoir recours.

Le climat politique et économique incertain favorise le maintient du niveau de trésorerie pour l’année à venir (75%) et plus d’1 DAF sur 2 s’attend à ce que les actionnaires réclament par conséquent leurs dividendes.

Le DAF une pièce maîtresse de l'entreprise

Comparé aux 5 dernières années, 62% des DAFs constatent aujourd’hui une plus forte pression sur les prix et 60% prévoient que cette tendance sera amenée à s’intensifier sur l’année à venir.
83% d’entre eux pensent également que leur société évolue dans une économie « de valeur ». Dans l’année qui vient leur avantage économique dépendra de leur capacité à apporter à la fois de la valeur au client et à davantage optimiser l’ensemble de la supply chain.

La majorité des DAFs (84%) déclarent par ailleurs que dans l’année à venir leur rôle aura davantage de poids dans la valeur apportée aux clients et c’est aux Etats-Unis que leur rôle semble avoir pris une réelle ampleur dans les entreprises, notamment avec l’expérience de la crise économique (85%).

A l’échelle mondiale, la plus importante compétence requise pour un DAF pour les deux années à venir sera l’analyse stratégique (50%), suivie de près par la gestion du risque (41%). La France partage la première tendance à 43% mais c’est sa capacité à créer des partenariats internes productifs qui est la plus attendue (48%).

Enfin, l’étude conclut que dans les deux ans à venir, le rôle des DAFS contribuera de façon significative à encourager la croissance (50%) et l’innovation (46%). La France, quant à elle, plébiscite davantage l’innovation (64%) et le focus sur les marchés existants (41%).