SNPL Alpa, pour éviter un flop, les pilotes en appellent au 1er ministre avant la grève du 3 au 30 mai prochain

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En annonçant à grands renforts de communication une grève de près d’un mois, du 3 au 30 mai prochain, le SNPL Alpa avait sans doute eu les yeux plus gros que le centre. Selon les premières prévisions, le mouvement est loin de faire l’unanimité chez les pilotes qui contestent une partie des revendications qui auraient été déjà abordées lors des dernières discussions avec la direction.

Comme l’évoquaient les grands leaders syndicaux dans les années 80, « il faut savoir sortir d’une grève la tête haute » et Henri Krasucki de la CGT d’ajouter en souriant « même avant qu’elle ne commence ». Dans un communiqué, le Syndicat National des Pilotes de Ligne rappelle que depuis le 6 février 2014, il demande que leurs revendications soient prises en compte, à savoir :
- abrogation de la loi Diard ou, à tout le moins, correction de ses effets les plus pervers dans le cadre de la proposition de loi contre le dumping social, en discussion au Sénat dès le 30 avril ;
- ouverture de négociations pour la création d’une convention collective pilotes ;
- ouverture de discussions en vue d’aboutir avant l’automne à un allégement des taxes qui pèsent sur le secteur du transport aérien et qui pénalisent l’emploi français ;
- facilitation des mesures de sûreté dans les aéroports pour les navigants.

En fait, seuls deux projets n’ont pas encore été abordés et sont jugés comme problématiques. Deux sujets qui au final ont très peu de chance d’aboutir avant le 3 mai. Le premier, la modification de la loi Diard est un serpent de mer que le gouvernement a clairement prévu de ne pas modifier prochainement. Manuel Valls a annoncé qu’il souhaitait une vaste concertation sur le sujet. Concertation qui doit aussi, selon lui, prendre en compte les droits et les attentes des usagers ce que les organisations professionnelles des pilotes ne comprennent pas. D’autant que la loi Diard est un excellent thermomètre de la réalité des mouvements sociaux au sein des entreprises.

L’autre demande, l’allègement des taxes n’a que peu de chance, elle aussi, d’être réglée en dix jours. Le sujet est trop sensible pour qu’une réunion interministérielle s’en empare au moment même ou le gouvernement va discuter d’un plan d’économies de 50 milliards d’euros.

Bref, à en croire le syndicat SNPL France Alpa, la grève est inéluctable. Il en appelle à l’arbitrage du Premier Ministre pour l'éviter. Il reste à savoir, si jamais elle a lieu, quelle sera son ampleur.