Organisé par HRS jeudi 28 novembre, le Corporate Lodging Forum a investi le Kluster de Paris. Les professionnels du Voyage d’Affaires ont ainsi pu avoir une vision globale de l’innovation dans le secteur hôtelier.
Le mot qui résume parfaitement cette journée parisienne du Corporate Lodging Forum pourrait être : disruption. Un nom qui fait notamment écho aux nombreux nouveaux concepts hôteliers et tendances qui bouleversent aujourd’hui le marché. « Disrupter c’est chercher à rendre obsolète certains produits pour en créer d’autres », tentera de définir par ailleurs Stéphane Mallard, conférencier et auteur de Disruption: Intelligence artificielle, fin du salariat, humanité augmentée.
Pour Robert Hornman, Senior VP Hotels Solutions EMEA HRS, le secteur doit également faire face à de nouveaux concurrents moins conventionnels qui ont participer à l’évolution du marché type Airbnb. « Sur la plateforme, il y a plus de 4 millions d’annonces de logements, contre 600 000 établissements hôteliers à travers le monde », commente-t-il. Par ailleurs, il note également que le parc hôtelier mondial est principalement détenu par de grands groupes tels que Marriott, Accor ou bien encore IHG : « Aujourd’hui, nous assistons à la consolidation des géants de l’hôtellerie », ajoute-t-il. Quid des hôtels indépendants ? En Europe, par exemple, seuls 12% des hôtels appartiennent à des chaînes : « Dans les programmes hôteliers des entreprises, 75% de l’offre provient des grandes chaînes. Cela veut dire qu’une majeure partie est écartée d’office. Mais cela est en train d’évoluer, notamment avec l’arrivée des millenials sur le marché du travail. Ils apportent une vision différente, notamment dans l’hébergement où leurs choix se portent sur des établissements moins standardisés ». Autre bénéfice à préférer des hôteliers indépendants aux grands groupes : la marge de négociation. « Le problème qu’il y a avec les chaînes c’est que lorsqu’un tarif ou une catégorie de chambre est épuisé on est obligé de choisir autre chose, donc de faire du leakage. Avec les indépendants, cela arrive rarement ou du moins il est plus facile de négocier car les process sont moins standardisés », explique Robert Hornman.
Par ailleurs, il rappelle que la cible Business est une cible importante car le Voyageur d’Affaires est un client fidèle quand il est satisfait, qu’il utilise la totalité des services de l’hôtel et qu’il est moins sensible au prix, contrairement à la cible Loisir.
Une vision également partagée par William Sylvestre, VP sales e-commerce et digital chez Mama Sheleter et Solene Devys, directrice produit et communication pour Okko Hotels : « Désormais le voyageur recherche de l’expérience et surtout un lieu de vie où il se sent bien. L’hôtelier ne vend plus uniquement des chambres pour dormir », déclare William Sylvestre. Du côté des acheteurs, ces nouveaux concepts ne séduisent pas particulièrement, pourvu que cela plaise aux collaborateurs, qu’ils soient en sécurité et que cela entre, surtout, dans le budget alloué. En parallèle, 4 problématiques ont été posées à travers 4 ateliers dont : le rebooking hôtel, le paiement centralisé, l’influence de la donnée sur les recommandations voyage et comment obtenir le meilleur programme hôtel. Avec plus de 300 participants, cette édition parisienne du CLF semble avoir rempli ses objectifs.