Coronavirus : les annulations de vols chinois sont-elle disproportionnées ?

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A toute pandémie physiologique succède rapidement une contagion d’ordre psychologique. Dès lors la question se pose de la justification rationnelle de lla cessation des vols en Chine et en direction de la Chine.

L’équilibre entre principe de précaution et surréaction face à un risque est complexe à déterminer. La crise du coronavirus constitue un cas d’espèce intéressant. D’après le site oag, les vols domestiques chinois ont diminué de 27 % entre la semaine du 27 janvier et celle du 3 février. A titre d’exemple, la ligne intérieure la plus dense, Shenzen-Shanghai était reliée par 527 vols aller-retour hebdomadaires – elle est passée à 370 vols cette semaine. Une baisse importante de 30 % mais finalement mesurée.

La province de Hubei, dont la capitale Wuhan est considérée comme l’épicentre de l’épidémie, a quant à elle connu une baisse drastique de ses liaisons avec le reste de la Chine sur la même période : moins 84 %, de 70 à 9 vols hebdomadaires.

Ces deux tendances – baisse spectaculaire entre Wuhan et le reste de la Chine et baisse modérée sur les autres liaisons – semblent raisonnablement correspondre à la situation sanitaire de la Chine continentale. A date, on compte quelque 28 350 cas de contamination dans le monde, en hausse de 20 % par rapport à la semaine dernière, mais quasi stable pour le reste du monde. 28 100 d’entre eux, soit plus de 99 %, sont localisés en Chine, et parmi eux, environ 57 % dans la seule province de Hubei.

Au départ de France

Les chiffres de l’ensemble des vols internationaux en direction de la Chine sont fastidieux à évaluer. Nous avons fait ce travail pour la seule France et la fiabilité du résultat est imparfaite. En effet, nous avons dénombré une quarantaine de vols annoncés cette semaine au départ d’aéroports français et à destination de différents aéroports chinois. Mais une partie de ces vols, nous précise la DGAC, ne seront pas assurés : depuis le début de la crise, de nombreuses annulations sont constatées par manque de remplissage des appareils.

L’ensemble de ces vols ne sont plus assurés que par des compagnies chinoises, au premier rang desquelles Air China, China Southern Airlines et China Eastern Airlines.

Cete division par deux s’est faite graduellement, à mesure que la crise du coronavirus s’intensifiait. Mais traduire la baisse de la fréquentation de ces vols par une équation dont la variable serait le nombre de contamination serait en partie erroné. Il faut y ajouter le critère, subjectif, lui, de la confiance : en dépit des efforts des autorités chinoises à communiquer sur sa maîtrise de la situation, en plus du virus, la peur elle aussi est contagieuse. Jusqu’à quand ?