#IFTM2022 : “Une reprise du MICE rapide et forte”

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Une table ronde-atelier, organisé par l’AFTM (Association Française du Travel Management), s’est tenue ce jeudi sur l’espace du Club Affaires de l’IFTM, sur le thème “MICE, moteur de la reprise ? Effet trompe l’oeil ? Où en sommes-nous vraiment ?”. Résumé.

Le secteur du tourisme d’affaires a beaucoup souffert pendant la crise, comme l’a rappelé en préambule Marie Allantaz, l’animatrice de l’événement, évoquant l’arrêt brutal de l’activité pendant de nombreux mois. Avant d’interroger : la reprise du MICE est-elle une réalité, davantage qu’un effet de report ? Tous les intervenants ont répondu par l’affirmative. Selon Arnaud Kartz, président de Bird Office-Kactus, “la reprise a été très forte et très rapide. On n’a jamais eu autant de demandes. Elles ont été multiplié par trois par rapport à 2019. C’est vrai que nous sommes une entreprise en croissance. Mais le marché est clairement reparti plus fort qu’avant”.

Sur le Mice, nous sommes au niveau de 2019 qui avait déjà été une année exceptionnelle. La reprise avait été très nationale en 2021. Cette année marque le retour de l’international”, constate Cécile Benoit-Cattin, Deputy VP Sales Southern Europe Division du groupe Accor. “La reprise est plus rapide sur le MICE que sur le corpo, il y a un fort besoin de recréer du lien entre les collaborateurs” note pour sa part Raphaël de Vannoise, directeur global trade chez Air France-KLM.

De gauche à droite : Arnaud Katz (Bird Office-Kactus), Raphaël de Vannoise (Air France-KLM), Cécile Benoit-Cattin (Accor), Faiz Mimita (BCD Travel M&E), Nathalie Bonnafous (Plus Voyages) et Marie Allantaz

Les intervenants ont tous, en effet, associés la reprise du MICE aux nouvelles organisations du travail. “Le télétravail s’est installé partout, qui explique ce besoin de se retrouver au sein des entreprises”, confirme Nathalie Bonnafous, directrice des Ventes Corporate chez Plus Voyages, agence parisienne dont l’activité MICE “croit de 10% cette année par rapport à une année 2019 déjà très belle”. Bref, le constat est unanime aujourd’hui : les séminaires et autres événements sont plus nombreux aujourd’hui qu’avant la crise, quoique plus courts.

Il y avait une fatigue des réunions virtuelles. Rien ne remplace la rencontre en présentiel », reconnait Faiz Mimita, directeur commercial de BCD Travel M&E, qui insiste aussi sur “un mot important aujourd’hui, l’engagement ». Lequel a aussi à voir avec les difficultés de recrutement des entreprises, et de fidélisation des collaborateurs, “surtout quand l’on voit les chiffres records en terme de démissions dans les entreprises. L’événementiel devient un élément important pour attirer et garder les collaborateurs”.

La culture d’entreprise est aujourd’hui porté par le MICE”, renchérrit Arnaud Katz. Il a longtemps été surtout un moyen de récompenser les collaborateurs. Aujourd’hui, il s’inscrit au coeur de l’organisation de l’entreprise, de manière presque naturelle”.

Nathalie Bonnafous a souligné que les critères de qualité des événements étaient plus drastiques aujourd’hui “car rassembler les collaborateurs est un enjeu de réussite pour les entreprises. Il devient vital de réussir son événement”. Elle a aussi insisté sur la notion de bien-être du collaborateur, sur la dimension désormais essentielle de la RSE dans le MICE.

Les intervenants ont d’aillleurs tous noté des évolutions des formats et du contenu des événements. A commencer par une demande croissante pour du MICE responsable dans un contexte de crise climatique et énergétique, ainsi que pour des événements davantage “expérienciels”, répondant à une plus forte “quête de sens”. Et la problématique durable ne concerne pas seulement le transport, même s’il s’agit de la composante la plus sensible, mais de l’événement dans sa globalité.

Sont constatées aussi les préoccupations accrues des entreprises pour les questions de sécurité, leur volonté de voir s’améliorer les expériences clients dans les aéroports, de bénéficier de la part des prestataires d’offres plus personnalisées… Arnaud Katz note aussi qu’il faut “rendre les prestations simples très accessibles”, vantant sur ce point les performances de plateformes de réservation en ligne, et le recours aux offres des hôteliers souvent bien équipés. Mais il regrette que le MICE soit aujourd’hui encore moins mature que le travel : “Il faut que de gros acteurs émergent, qu’ils construisent des technologiques beaucoup plus robustes. Le marché reste beaucoup trop atomisé”.