Les plans secrets pour se faire surclasser

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Pourquoi voyager en éco quand on peut avoir un surclassement ? Personnellement, j’ai de l’imagination mais pas autant que certains de mes amis voyageurs. Alors voilà un florilège des plus belles astuces permettant de tenter l’accès aux classes supérieures.

Tous les travel managers le savent, les voyageurs n’ont pas de limitation dans l’imagination lorsqu’il s’agit de contourner les règles pour s’octroyer des avantages sans enfreindre les règles. Alors voici les meilleures techniques éprouvées par certains de mes amis voyageurs qui, vous le verrez, sont très créatifs pour obtenir le fameux sésame tellement désiré !

Le « baby cradle seat »

Un « Road warrior » qui se déplaçait souvent sur la Chine me disait : « moi, quand je voyage en éco, je réserve toujours les sièges où l’on peut mettre les berceaux pour bébé. J’attends le dernier moment pour me présenter à l’enregistrement ou à l’embarquement et là surprise… ». J’imagine bien mais explique-moi… « C’est simple… Il y a toujours un couple qui a oublié de réserver un « baby cradle » alors la compagnie leur file ma place, et ils me changent de siège. Comme l’avion est généralement plein, ils n’ont pas d’autre solution que celle de me surclasser ». Et ça marche ? « dans 80% des cas oui ». Et pour le reste ? « Ben je voyage en éco sur les pires sièges, ceux que personne ne veut, ou je voyage à côté d’un gnome hurlant… ».

Le cadeau

Un voyageur qui se déplace souvent sur l’Amérique du Nord me dit : « moi, j’achète toujours une bouteille de Cognac et avant de m’enregistrer, j’attends de voir un Américain qui s’enregistre en business ». Quel est le rapport ? « Oh ! c’est simple, une fois qu’il a enregistré, je vais à sa rencontre et je lui explique que s’il me fait passer pour son collègue N-1 et qu’il négocie pour moi un surclassement, je lui file la bouteille de Cognac ». Et ça marche ? « Oui, surtout avec les anciens qui voyagent seuls. Dans deux tiers des cas, ils y arrivent, car ils ont généralement une carte de fidélité au top et donc de la valeur pour la compagnie ». Et quand ça ne marche pas ? « Ben je l’apporte comme cadeaux aux collègues que je visite. C’est bon pour ma popularité ». Bon, je dois vous avouer qu’il ne m’a pas dit s’il la portait sur sa note de frais, mais j’ai mon idée (encore un cadeau client ?)…

L’attelle

Un voyageur qui voyage souvent sur le Moyen-Orient ne se déplace qu’en vol avec escale. Super pour la réduction des coûts mais le connaissant, cela cache une astuce… « En fait, je mets une attelle à ma jambe et le me présente à l’enregistrement handicapé par cet harnachement. Je dis que si je ne pars pas en déplacement, mon patron me vire et comme je n’ai pas osé lui dire que je m’étais blessé ce week-end, je n’ai pas d’autre choix que de partir en mission ». Et où est l’astuce ? « Eh bien, comme ils ont peur que je fasse une embolie ou un truc du genre, tu peux être certain qu’ils me surclassent. Ça marche dans 80% des cas ». D’accord, mais du coup tu voyages dans l’inconfort non ? « ben non et c’est pour ça que je fais un vol via car à l’escale, ni vu ni connu, j’enlève l’attelle et je fais le long-courrier dans le plus grand des conforts ».

La pitié

Une voyageuse m’a dit qu’elle allait systématiquement aux comptoirs d’enregistrement tenus par des hommes et qu’elle leur dit : « Je change de boulot le mois prochain et, malheureusement, je ne voyagerai plus dans le futur. Alors pour ce dernier vol, j’aurais aimé pouvoir avoir un surclassement, mais mon patron ne veut rien entendre quant à mes comptes… À tout hasard, il n’y aurait pas une petite possibilité… ». Et là, elle fait le regard du Chat Potté (cf. le film Shrek)… Et ça marche ? « Ben s’il est sensible au charme féminin, oui… ».

L’opportuniste

Un grand stratège du voyage ma révélé qu’il se présentait toujours le dernier à l’enregistrement. « Sur les lignes que je prends, il y a très souvent des problèmes de surbooking. La compagnie propose alors aux volontaires de décaler leur vol moyennant finance ». Et tu en profites ? « Surtout pas, je leur dit alors qu’ils peuvent faire coup double. En premier me surclasser et en second donner ma place au malheureux qui est sur la liste d’attente ». D’accord mais ils ont de toute façon déjà surclassé des passagers non ? « Pas toujours. Et c’est là que j’arrive avec une astuce de maître. Je me sape toujours top classe quand je voyage. Ainsi, ils pensent que je suis un VIP au lieu du technicien que je suis. Je t’assure ça aide grave ! Ils se disent que je ne vais pas dépareiller pas dans l’univers des hautes contributions ».

Le sourire

« Moi, je me présente toujours cool et souriant, je demande à la personne qui enregistre mes bagages, comment elle va et je la flatte sur le fait qu’elle supporte tout ce bruit et tous ces passagers vociférant et jamais contents ». Et alors ? « Eh bien, je lui dis, vous voyez, moi, je sais que je n’aurai jamais la chance de voyager en business, mais ce n’est pas pour ça que je pourris la vie de tous ». Et ça marché ?  « quelquefois oui… ».

Bon, j’espère qu’en ces temps complexes, ce papier aura eu le mérite de vous faire sourire. Il est clair que les compagnies accordent de moins en moins d’avantages de dernière minute. Les temps ont changé et souvent, la charge de l’enregistrement est déléguée à un tiers qui n’a pas le pouvoir de décision. Des techniques, j’en ai entendu bien d’autres et même certaines inavouables… Mais bon, avouons que le mieux, c’est d’être fidèle à une compagnie, de demander s’il n’y a pas de surclassement payant disponible à la dernière minute et là, si vous êtes un bon client et que vous le demandez gentiment, il y a des chances que ça passe… À bon entendeur…

PS : Si vous ou vos voyageurs avez des techniques non citées, n’hésitez pas à nous les envoyer par mail à [email protected]. Nous nous ferons un plaisir de les relater dans nos colonnes 🙂